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 I may not be perfect, but at least, I'm not like "them". | Ft. Tôru ♥

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MessageMar 18 Juil - 3:30 (#)
I may not be perfect, but at least, I'm not like "them".
Tôru & Kira


Trop tard… Il était bien trop tard pour faire machine arrière, à présent. Assurément qu’elle serait en train de se ronger les ongles jusqu’au sang si ces derniers n’avaient pas été aussi parfaitement manucurés. Elle se tenait debout, seule au milieu de la rue, jetant fébrilement un coup d’oeil à l’écran de son portable toutes les dix secondes… Le quartier tout entier pouvait certainement témoigner de son niveau de stress, tant la demoiselle ne semblait pas à l’aise. Elle fit glisser entre ses doigts le porte-clé en forme de chat qui décorait son téléphone, histoire de penser à autre chose... Puis tira sur sa robe pour la quarante-sixième fois de la journée en se demandant si elle n’était pas trop courte, et si ce pli qu’elle avait mal repassé se voyait beaucoup. Il ne se voyait pas. Car tout sur elle était absolument impeccable : Elle avait tiré sa chevelure en arrière avec un joli chignon, et il n’y avait pas une mèche de cheveux qui n’était pas à sa place. Son maquillage était léger mais pointilleux. Elle avait revêtu une magnifique robe en dentelle blanche, qu’elle ne gardait que pour les occasions comme celles-ci, des petites chaussures vernies avec un talon discret, et une petite pochette munie d’une ance dorée qui lui faisait office de sac à main. Elle soignait toujours son apparence, et avait l’habitude des tenues un peu plus strictes à cause de son travail et de ses études; mais aujourd’hui, elle était manifestement à un niveau au-dessus. Pourquoi cet excès de zèle, vous demanderiez-vous ?

Il fallait remonter plusieurs jours en arrière. Ces derniers temps, Kira s’était appliquée avec un peu trop d’ardeur à garder pour elle ses angoisses concernant son école. Parce qu’elle n’avait pas voulu partir défaitiste ou s’avouer vaincue, elle avait préféré éviter soigneusement le sujet et avait pris de nombreux rendez-vous auprès de ses professeurs et autres intervenants dans l’espoir de pouvoir trouver une solution à son problème. Voilà pourquoi ce jour-là, alors qu’elle se trouvait chez Tôru et qu’elle partie prendre une douche afin de se préparer pour le shop, elle lui avait expressément demandé de décrocher son portable si celui-ci venait à sonner pendant son absence. Et lorsqu’elle l’avait retrouvé dans le salon quelques minutes plus tard en lui demandant si quelqu’un avait appelé, son air confus lui assura qu’il ne s’agissait probablement pas du coup de fil qu’elle attendait. C’était sa mère. En entendant la voix du garçon, elle lui avait spontanément demandé si il était le petit-ami de sa fille, et face à son absence de réponse, avait conclu la conversation par : << Je vois. Vous n’aviez pas l’intention d’en parler pour le moment. C’est une sage décision. Dites à Kira de me recontacter dans les plus bref délais, voulez-vous ? >>, puis elle l’avait salué poliment avant de raccrocher.

Le visage de la journaliste se mit à blêmir. Elle rappela immédiatement sa génitrice, et après plusieurs minutes de conversation dans un anglais quasi-inintelligible, coupa son téléphone en soupirant. Son père avait un meeting à réaliser sur Tokyo, et ils avaient décidé de descendre tous les deux à la capitale afin de venir la visiter. Sa mère avait aussi énormément insisté sur le fait qu’elle souhaitait rencontrer ce garçon qu’elle fréquentait, et alors que Kira avait expliqué cela sur le ton de la lassitude, Tôru lui avait répondu que cela ne le dérangerait pas. Elle avait marqué un temps de pause, lui souligna que ses parents étaient tout sauf de bonne compagnie, et que s’il voyait vraiment de quel genre de personnes il s’agissait, certainement que l’idée de les rencontrer le rebuterait davantage. Mais le chanteur ne s’était pas laissé démonter, affirmant que cette perspective ne l’effrayait pas le moins du monde. La jeune femme était face à un dilemme : Elle n’avait vraiment, mais alors vraiment pas envie d’imposer sa famille au jeune homme. Déjà que leur situation n’était pas encore totalement définie, elle savait que cette rencontre allait forcément mal tourner et que ses parents ne se gêneraient pas pour leur adresser des horreurs sans nom, à l’un comme à l’autre. Et une telle rencontre était-elle réellement judicieuse après si peu de temps, alors qu’elle s’était battue si fermement pendant des mois contre son ex, avec qui sa relation était stable, pour qu’elle n’ait même pas à leur adresser la parole ? La vérité, c’est que la situation était très différente, et ça, Kira en avait pleinement conscience. Elle savait que malgré tous ses avertissements, Kay accordait beaucoup trop d’importance à la famille, et elle n’aurait jamais supporté que ses parents ne soient pas capable de l’accepter. Tôru, lui, avait déjà beaucoup plus de recul sur la question. Elle savait que leur venin aurait déjà beaucoup plus de mal à l’atteindre.

S’il n’avait été question que d’une visite de courtoisie de la part de ses parents, sans doutes qu’elle se serait tout autant appliquée à éviter cette rencontre… Les jours suivants la firent cependant remettre tous ses principes en cause. Elle avait tout fait, tout essayé, elle avait exposé sa situation et expliqué les ennuis qu’elle avait pu rencontrer au moins une centaine de fois, mais rien n’y avait fait : Elle n’avait pu trouver aucun compromis pour régler le problème. Elle ne validerait pas son année. Alors qu’elle s’était enfermée dans les toilettes pour se cacher aux yeux du monde et tenter vainement de maîtriser son surplus d’émotions, elle avait reçu un message de l’artiste lui demandant le nom de son école, en proposant de venir la chercher. Si l’intention l’avait foncièrement touchée, elle ne s’était pas sentie le courage de lui expliquer cela plus en détail. Elle avait donc prétexté commencer à travailler plus tôt au salon aujourd’hui, qu’elle n’aurait pas suffisamment de temps à lui accorder et qu’il n’était de ce fait pas nécessaire qu’il se déplace. Elle s’en était voulu à mort à la seconde où sa réponse eut été envoyée; l’écarter de la sorte alors qu’il avait voulu faire un pas vers elle la fit se sentir terriblement mal… Mais elle n’était tout simplement pas prête.

Et la pauvre demoiselle n’était pas au bout de ses peines. Car maintenant que rien ne pouvait plus être fait pour sauver son diplôme, elle allait devoir annoncer la nouvelle à ses parents le jour de leur venue. Si elle était passée maître dans l’art de leur mentir avec les années, elle savait qu’elle ne serait pas capable de dissimuler un fait d’une telle importance bien longtemps. Ils étaient beaucoup trop intelligents pour avaler quelque chose d’aussi gros. Et en imaginant cette soirée, en tournant cette idée dans sa tête de toutes les façons possibles, elle en arriva à la conclusion que peut-être, un peu de soutien dans cette épreuve ne lui ferait pas de mal. La raison pour laquelle, dans la même journée, elle avait envoyé a chanteur par message la date et le lieu de rencontre avec ses parents. Elle lui demanda simplement s’il se sentait toujours prêt à se joindre à eux, et qu’il était toujours temps pour lui de refuser.Il lui affirma cependant qu’il viendrait.

Voilà comment elle s’était retrouvé à attendre face à ce qui devait être l’un des restaurants les plus chers de Ginza, tirée par quatre épingles, et avec ses craintes pour unique compagnie. Elle était arrivée avec vingt minutes d’avance, car elle préférait largement attendre que de prendre le risque d’arriver en retard. Puisque cette soirée allait obligatoirement se solder par un échec, autant essayer de la faire démarrer du bon pied. Kira lâcha enfin son téléphone lorsqu’elle reçut un message de Tôru lui indiquant qu’il était bientôt là. Ses yeux détaillèrent chaque individu qui circulaient dans la rue, jusqu’à ce qu’elle parvienne enfin à le repérer, et ce non sans une pointe de stupéfaction. Elle se souvenait lui avoir dit que ses parents appartenaient à la haute société, sûrement qu’il l’aurait compris tout seul en voyant le nom du restaurant où ils se retrouvaient d’ailleurs, mais jamais, il ne lui serait venu ne serait-ce qu’à l’idée de lui demander de s’habiller en conséquence. Parce que c’était son fardeau à elle seule, et aussi parce qu’elle ne l’avait pas choisi pour qu’il plaise à ses géniteurs. Alors, lorsqu’elle le vit débarquer dans sa superbe chemise immaculée et son jean de marque, elle n’aurait pas su dire lequel de ses sentiments prédominait plus que les autres. Beaucoup de reconnaissance, pour avoir fourni cet effort alors qu’elle ne le lui aurait jamais demandé. De la culpabilité, parce que malgré toute la bonne volonté qu’il avait pu y mettre, elle savait que l’issue de cette soirée demeurerait catastrophique. Et aussi de l’admiration, enfin, si c’était le bon mot… Car il fallait bien l’avouer, il était terriblement sexy dans ses vêtements de mec “cool et raffiné”. Kira avait ouvert grand la bouche, manifestant à la fois sa surprise et son émerveillement, avant de se mettre doucement à rire tout en plaçant l’une de ses mains devant son visage; geste qui avait sûrement trahi dans la seconde son avis bien plus qu’approbateur sur sa tenue.

<< You’re insane ! >> lui avait-elle lancé en s’approchant de lui, toujours aussi ébahie. << T’étais vraiment pas obligé de faire ça... >> Elle tira légèrement sur le col de sa chemise pour le lisser, même si en réalité, il n’en avait absolument pas besoin. << Mais je dois bien admettre que cela vous sied comme un charme, très cher... >> Elle lui accorda un sourire espiègle. Suite à cela, elle lui expliqua que sa mère lui avait indiqué de les attendre à l’intérieur, et lui suggéra donc de gagner la pièce qu’ils avaient réservés. Ils se présentèrent à la réception et se firent accompagner jusqu’à leur table. Tout était parfait : L’ambiance, la musique, les décors... Comme l’on pouvait s’y attendre de la part d’un restaurant réputé au bon milieu du quartier chic de la capitale. Ils prirent place là où les serveurs les avaient accompagnés, et aussitôt, la jeune femme se laissa de nouveau gagner par ses angoisses. Comme d’habitude, elle s’était mise à parler sans réfléchir. Elle indiqua à Tôru qu’il ne fallait vraiment pas qu’il  s’attende à pouvoir tirer quoi que ce soit de cette soirée, qu’elle était encore désolée de lui imposer tout ça, mais qu’elle appréciait le fait qu’il ait accepté d’être présent. Elle avait conclu ses tergiversations par les mots suivants : << … Quoi que tu puisses voir ou entendre ce soir, ne perds surtout pas de vue le fait que cela ne me représente pas... >> Que cela soit le comportement de ses parents, ou sa propre attitude vis-à-vis d’eux, elle savait qu’elle s’apprêtait à montrer au chanteur l’une des facettes les moins plaisantes de sa personnalité.

Ce dernier lui avait tendrement saisi la main pour tenter de l’apaiser un petit peu. Elle avait sourit gentiment à cette initiative, et ses ongles étaient venu effleurer délicatement la surface de sa peau pendant qu’elle plongeait son regard dans le sien, en silence. Le bruit de la porte qu’on ouvrait les tira rapidement de leur “moment”, et le serveur se présenta à eux en leur indiquant que les autres invités étaient arrivés. Si Kira n’avait pas bronché quand le garçon avait franchi la porte, elle fut secouée d’un sursaut en entendant ce qu’il avait à leur dire et retira vivement sa main de l’étreinte agréable qui lui avait été accordée pour se mettre debout. Évidemment que cela n’avait rien à voir avec Tôru, et probablement que pour ça aussi, elle allait s’en vouloir à mort dans les prochaines semaines. Elle qui était la première à savourer le moindre petit geste d’attention que l’on pouvait avoir à son égard… Ses parents n’étaient même pas encore entrés dans la pièce que déjà, elle était devenue une autre personne. Cette enfant fade et sans saveur qu’ils attendaient qu’elle soit, et qu’elle détestait sûrement plus que tout au monde. Quand ils franchirent enfin le seuil de la porte, la demoiselle s’inclina profondément jusqu’à ce qu’ils ne prennent place autour de la table. Pas de sourire, pas de signe de la main, rien. Qui aurait pu dire qu’il s’agissait de membres de sa famille ? Sa mère les gratifia d’un simple << Bonjour. >> quant à son père, aussi stoïque que d’habitude, elle n’aurait su dire s’il ne leur avait accordé ne serait-ce qu’un signe de tête ou pas. La mère avait suspendu ses mouvements l’espace d’une demi-seconde lorsque son regard s’était posé sur Tôru, elle l’avait détaillé très rapidement, mais était restée silencieuse et s’était installée face à sa fille. << Ton dos, Kira. Nous n’allons pas recommencer dès maintenant avec ça. >> déclara-t-elle sèchement en anglais. Et voilà, on y était. Voilà ce qu’il en coûtait d’être fille de Capitaine. Kira baissa les yeux et se repositionna pour s’asseoir plus droite, en prenant soin de ne pas froisser sa robe. Elle leur demanda ensuite s’ils avaient fait bon voyage, comment s’était déroulé le meeting, ce genre de banalités.

Un détail flagrant qui aurait certainement mis n’importe qui très mal à l’aise : Le silence presque écrasant de son père. Son attitude glaciale n’avait, contre toute attente, rien à voir avec la présence de Tôru : Il avait toujours été comme ça. Un homme froid, dur, et impénétrable. Ce fut donc principalement sa mère qui répondit à ses questions, son visage semblait aussi très fermé, mais elle avait tout de même l’air plus ouverte au dialogue. Et pendant qu’elle était en train de parler, son regard perçant se tourna alors vers l’artiste. << … Mais nous manquons à tous nos principes, nous n’avons même pas laissé l’opportunité à ce jeune homme de se présenter. >> Elle lui fit un signe de la main, comme pour lui indiquer que c’était à lui de prendre la parole. << C’est donc vous que j’ai eu au téléphone, la dernière fois ? >>


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MessageMar 18 Juil - 3:57 (#)
I may not be perfect, but at least, I'm not like "them".
Tôru & Kira


Bien sûr que non, l’idée simple et même qu’ils rencontrent les parents de Kira si rapidement ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il n’était même pas certain de la relation qu’ils avaient tous les deux même si cela aurait du être évident après leur discussion de l’autre jour. Est-ce que pour autant ça le déranger ? Non. Il s’en fichait. Bien sûr Tôru préférait prendre son temps, ne pas avoir à se précipiter néanmoins en toute honnêteté, sa famille, il n’en avait que faire. Il n’était pas intéressé par ses géniteurs, ses frères ou ses sœurs si elle en avait, encore moins de ce qu’ils en penseraient. Ce qui l’effraierait certainement le plus était que la jeune femme choisisse de l’abandonner parce que ses parents n’acceptaient pas l’homme qu’il était. Hors, en plus d’avoir pris la décision de lui faire confiance, il avait clairement compris à plusieurs reprises que sa famille et elle n’étaient pas si proches. Donc, il n’avait aucune inquiétude à avoir. La raison pour laquelle, il lui avait clairement fait comprendre que ça ne lui posait aucun problème de les rencontrer. Ce n’était pas parce qu’ils étaient de la haute société qu’ils lui feraient peur. Ils pouvaient l’insulter, le critiquer et lui répéter sans arrêt qu’il n’était pas quelqu’un de bien, il en fallait plus pour le blesser. Le chanteur avait conscience de ce qu’il valait à l’heure actuelle, ce n’était pas des inconnus qui le démoraliseraient sous prétexte qu’il n’avait pas eu la même vie qu’eux. Et si Kira s’inquiétait, elle n’avait vraiment pas à l’être. Parce que même s’il s’était abstenu de le rétorquer ouvertement, il y avait fortement songé. Avoir des parents mauvais, il était probablement le meilleur exemple pour commenter ce sujet là... Les siens étaient atroces, en plus de le critiquer, de lui envoyer des mots violents à la figure, on le frappait. Qu’est-ce qui était censé le terrifier plus que ce qu’il avait vécu à cette époque là ? Alors non, Tôru n’avait pas dit ça pour la rassurer ou pour jouer aux hommes fiers. Il n’était nullement stressé à l’idée de rencontrer ses parents puisque ce n’était pas à eux qu’il était censé plaire mais à elle. Une autre chose qu’il s’était bien retenu de rétorquer à haute voix d’ailleurs.

Seulement, comment en étaient-ils arrivés là tous les deux ? C’était probablement de sa faute. Si la jeune femme clamerait assurément le contraire, lui dirait que oui, c’était de sa faute. Lorsqu’il avait répondu au téléphone ce jour-là, il aurait du être plus attentif, lire le nom sur l’écran mais il n’avait pas réfléchi et s’était empressé de décrocher. C’était la première fois qu’il s’était senti perdre ses mots et que, penaud, il n’avait pas su quoi dire quand Madame Matsudaira l’avait interrogé. Est-ce qu’il était son petit ami ? Lui-même s’était étonné de cette question. L’était-il ? Certainement, hors il préférait ne pas s’avancer puis être déçu après. Le fait était que la femme à l’autre bout du fil avait conclu d’elle-même leur relation et ils avaient raccroché ensuite. Ce n’était que plus tard que Kira lui avait annoncé que ses géniteurs souhaiteraient le rencontrer et qu’il avait déclaré que ça ne le dérangeait pas le moins du monde.

Beaucoup de choses s’étaient passées ces derniers jours et s’il était resté silencieux, l’artiste se doutait que c’était un nouveau stress qui s’ajoutait dans l’esprit de la journaliste. Tout comme cette histoire d’école... Plus le temps s’écoulait, plus il avait commencé à se poser des questions, se demander si elle ne lui cachait pas quelque chose. A chaque fois qu’il l’interrogeait dessus, elle détournait le sujet puis plus tard, lorsqu’il lui avait gentiment proposé de venir la chercher, elle ne lui avait pas donné le nom de l’établissement puis avait décliné son invitation. Si cela aurait pu le vexer, ce ne fut pas le cas parce que Tôru s’était attendu à cette réponse. Il n’était pas idiot... Pas besoin de faire de longues études pour ne pas comprendre comment fonctionner les universités. Et si elle n’avait plus son stage, réussir son année serait sûrement compliquée. Bien sûr que non, il n’en avait pas la preuve toutefois c’était le pressentiment qu’il ressentait. Alors de son côté, lui-même avait tenté de faire quelque chose puis s’était servi de ses contacts. Être célèbre pouvait aider énormément, principalement dans le domaine du journalisme. Des personnes réputées dans ce secteur, il en connaissait et certains avec qui il s’entendait même plutôt bien. Parmi eux, il y avait une femme qui était plus que talentueuse dans son métier et qui l’exerçait avec passion. Comme Kira. Le chanteur n’avait pas tourné autour du pot, il lui avait expliqué la situation et lui avait demandé de l’engager. Puisque ce n’était pas une décision à prendre à la légère, elle lui avait déclaré qu’elle le recontacterait et aujourd’hui, il attendait encore la réponse. Si jamais ce n’était pas possible, ce n’était pas grave, il essaierait autrement.

Hors, pour l’instant, ce n’était pas ce dont il devrait se tracasser mais plus de ce dîner qui se préparait. C’était vrai, la jeune femme ne lui avait pas demandé cependant de lui-même il avait tenu à faire un effort. Parce qu’il connaissait la haute société et que de toute manière, c’était un minimum de se montrer présentable. Dans son travail, c’était la même chose. Parfois certaines situations l’obligeaient à se vêtir plus correctement et ça ne le dérangeait pas. De temps en temps, ça ne faisait pas de mal. Donc oui, il avait enfilé une somptueuse chemise blanche, parfaitement repassée, accompagné d’un jean foncé d’une grande marque étrangère. Ses cheveux étaient soigneusement coiffés, aucune boucle d’oreilles n’était accroché et les seuls bijoux qu’il avait étaient une belle chaîne en argent qui entourait son cou ainsi qu’une montre Rolex autour de son poignet.

Comme elle, le jeune homme avait pris l’initiative d’arriver en avance puisque tout d’abord, il détestait être en retard et parce que s’il souhaitait faire bonne impression, c’était préférable qu’il soit au lieu de rendez-vous avant eux. Tandis qu’il marchait, ses yeux avaient naturellement détaillé la demoiselle, sa tenue, ainsi que sa coiffure et s’il la trouvait mignonne, selon lui quelque chose clochait. Elle aussi devait être impeccable cependant ce n’était pas elle. Cependant, il n’en rétorqua rien puis ne put retenir le sourire qui avait étiré ses lèvres face à sa réaction, plutôt ravi de l’effet qu’il avait sur elle.

Et s’il n’en avait rien montré, prenant sur lui, le fait qu’elle s’approche de lui comme ça l’avait surpris, chamboulé encore toutefois il s’était contenté de lui sourire de plus bel. Il n’était pas encore habitué à toutes ses initiatives, ni au fait qu’il ne pouvait pas être le seul à toujours faire le premier pas lorsqu’il s’agissait des gestes. Le point positif était qu’avec elle, il n’avait plus peur, ça le surprenait juste puisqu’il réalisait toujours rapidement qu’elle était la dernière personne dont il devrait être effrayé. Cependant, dés qu’elle avait fini de remettre son col, ça avait été un réflex et il s’en excusait, il avait machinalement effectué un pas en arrière.

« Je vous remercie mademoiselle » Avait répondu néanmoins Tôru dans une esquisse amusée, un brin théâtrale avant qu’il n’ajoute d’un ton plaisantin « Je sais ce que je devrais porter lors de notre premier rendez-vous alors ~ »

Comment ça, il l’avait invité indirectement ? C’était tout à fait son genre de se comporter de la sorte. Et parce que justement, il ignorait où ils en étaient tous les deux, ce serait bien qu’ils se programment quelques sorties de temps en temps. Probablement que ça atténuerait ce malaise dés qu’ils parlaient de sentiments ou de relations. Bien sûr, il avait rétorqué cela en plaisantant néanmoins sa proposition était sérieuse. Après un sourire innocent, il s’était contenté de la suivre à l’intérieur du restaurant, explorant les alentours avec curiosité. Même lui qui avait autant d’argent qu’il le désirait ne se rendait jamais dans ce genre d’endroit. C’était trop chic et sûrement parce qu’il venait d’un milieu moins aisé, il ne se sentait pas à l’aise ici.. Il préférait les endroits plus conviviales, plus familiales comme le restaurant de son père.

Une fois installée, le garçon fut tirer de ses rêveries et s’il avait tenté de la réconforter, il avait bien remarqué que sa vis-à-vis était plus qu’angoissée. Il lui avait déclaré être préparé à ce que ça tourne mal, que ça n’avait pas d’importance de comment ça tournerait et que de toute manière, il était là pour l’accompagner, le reste il s’en fichait. Et pour essayer de la rassurer un peu plus, après lui avoir répliqué un chaleureux « Je sais. » il avait pris l’initiative, de lui-même, d’entremêler leurs doigts ensemble, songeant que peut-être, ça la détendrait. Son pouce avait entrepris de caresser tendrement le dos de sa main sans qu’il ne prononce le moindre mot. Mais ce qui se passa ensuite, le déstabilisa plus que de raison. Il s’était douté que c’était à cause de la peur qu’elle avait de rencontrer ses parents, que si elle avait relâché si brusquement l’étreinte, ce n’était pas contre lui cependant ça lui avait fait quelque chose malgré tout. Puisqu’il ne prenait pas si facilement des initiatives habituellement...

Ne relevant pas, Tôru avait cependant suivi le mouvement puis s’était redressé avant de s’incliner tout aussi profondément et de s’installer en même temps que tout le monde. Et il voulait bien admettre que l’ambiance était assez tendu, qu’il ignorait comment il était censé se comporter ou non... Hors, ça commençait mal. La première réflexion que la femme émis à sa fille le frustra plus que de raison, ce n’était pas grand chose pourtant, ce n’était qu’une question d’éducation que lui n’avait jamais eu toutefois ça l’énervait. Plus que les paroles, c’était sûrement la manière dont elle l’avait fait. Kyoko aussi le réprimandait lorsqu’il agissait mal néanmoins elle le faisait toujours gentiment. Tous étaient capable de ressentir l’amour qu’elle éprouvait pour son enfant, lui le premier, seulement en cet instant, il n’aurait guère pu l’expliquer mais il ne ressentait rien du tout. Mais, doué malgré tout à prendre sur lui lorsqu’il le désirait, le garçon n’exprima rien et continua de se montrer respectueux. Bien que cela n’était pas l’envie qui manquait, il s’était même abstenu de les détailler l’un et l’autre. Ce qui cependant ne l’avait pas empêché de constater la froideur et la prestance des deux géniteurs. Son regard s’égara sur Madame Matsudaira quand cette dernière s’adressa à lui, puis souriant poliment, il avait incliné son visage avant d’acquiescer. Oui, c’était lui qu’elle avait eu au téléphone.

- Je m’appelle Harada Tôru, Se présenta-t-il ensuite, Enchanté.

Qu’aurait-il pu ajouter de plus ? Il n’avait pas envie de s’enfoncer, ni de prendre le risque de créer des problèmes à Kira. Le moindre de ses mots allait être analysé donc c’était son devoir de faire attention à ce qu’il disait et à ce qui était préférable de garder sous silence.


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MessageMar 18 Juil - 17:18 (#)
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Tôru & Kira


L’apparition du chanteur dans sa tenue distinguée avait eu l’incroyable effet de lui faire oublier tous ses problèmes l’espace de quelques instants. Entre le moment où il était apparu dans son champ de vision, et celui où ils prirent l’initiative d’entrer à l’intérieur du restaurant, elle n’avait pensé à rien d’autre qu’à ce qu’ils étaient en train de partager tous les deux. Elle avait bien vu ce léger mouvement de recul qu’il avait eu dès qu’elle eut lâché son col, et ne lui en tint absolument pas rigueur. Au contraire, elle lui fut même reconnaissante de l’avoir laissé s’approcher sans broncher, et pensa que peut-être, elle devrait se montrer plus vigilante à son égard la prochaine fois. Il était vrai que malgré toute la bonne volonté qu’elle mettait à respecter son espace vital, elle avait encore un peu de mal à en déterminer les limites, et les moments appropriés ou non à un potentiel rapprochement. Et puis, son attitude à elle demeurait aussi très “occidentale”, elle n’avait peut-être pas la même conception de la pudeur que lui. Alors elle essayait, prenait des initiatives discrètes, analysait ses réactions et prenait des notes afin d’adapter son comportement la fois suivante.

Et même dans l’éventualité où elle aurait mal interprété ce mouvement, la réponse qu’il lui accorda juste après lui aurait fait oublié ce malentendu probablement dans la seconde. S’il avait dit cela sur un ton léger et détaché, ses mots semblaient néanmoins très assurés, comme s’il était en train d’évoquer ce qui était pour lui une évidence. Le visage de Kira s’était illuminé face à une telle déclaration, à tel point qu’elle n’eût pas même besoin de lui formuler de réponse orale tant son approbation pouvait se lire sur sa figure. Ils entreprirent ensuite d’entrer dans l’établissement, et si Tôru avait du mal à se sentir à l’aise dans ce genre d’endroits, il en allait de même pour son accompagnatrice. Toute cette perfection de façade, ce monde lisse et légiféré que la haute bourgeoisie s’évertuait à entretenir lui donnait la nausée. Elle avait un peu de mal à affirmer cette opinion, ne voulant pas non plus mordre la main qui l’avait nourrie. Car elle avait conscience d’avoir aussi énormément profité de ce système qu’elle désapprouvait tant.

Et pour cause, la jeune femme savait que toutes ses inquiétudes, tous ses problèmes d’anxiété et sa mauvaise gestion du stress, avaient une seule et même origine : Cette pression sociale qui pesait sur ses épaules depuis son plus jeune âge. Alors oui, dès que les deux personnes qui lui avaient enseigné à craindre la défaite et exécrer toute forme de faiblesse avaient passé l’entrée, le conditionnement dont elle avait été l’objet repris immédiatement le dessus. Elle écouta poliment sa mère leur expliquer les enjeux du meeting de cet après-midi dans un japonais impeccable : Si son accent laissait encore un peu à désirer, sa maîtrise de la langue nippone avait toujours tendance à surprendre son auditoire. Rien ne la prédisposait à exceller ainsi en japonais : Elle avait rejoint la base d’Okinawa en tant que soldat; on exigeait donc d’elle qu’elle se révèle efficace, et c’était tout. Beaucoup d’autres américains exerçaient dans cette base depuis plus longtemps qu’elle et n’avaient jamais cherché à s’intégrer. Mais Madame Matsudaira était une femme indépendante et autoritaire, l’idée de devoir dépendre de quelqu’un d’autre qu’elle-même l’horripilait plus que de raison. Alors elle avait appris. Tant et si bien que lorsqu’elle formula le souhait de quitter le terrain pour intégrer une branche administrative, la place lui fut accordée sans qu’elle n’ait besoin de le demander une seconde fois.

Parce qu’elle avait l’habitude de donner des ordres et qu’on lui obéisse, ce fut d’une façon très courtoise mais relativement directe qu’elle demanda à Tôru de se présenter. Elle demeura absolument silencieuse dès qu’il eut arrêté de parler, comme si elle s’attendait à suite, et voyant qu’il n’avait pas l’intention d’en dire davantage, leva les sourcils pour manifester son étonnement. << … Et bien ? C’est tout ? Qu’en est-il de vos occupations dans la vie ? La région dont vous êtes originaires ? Ne soyez donc pas si réservé ! >> Elle pencha légèrement la tête pour entendre ce qu’il avait à lui répondre, passant ses doigts dans sa superbe chevelure dorée. Si la tenue de Kira était irréprochable aujourd’hui, on comprenait pourquoi en posant les yeux une demi-seconde sur sa mère. Sa prestance était telle qu’elle semblait tout droit sortie d’un film; vous savez, ceux où les femmes sont déjà maquillées et apprêtées au saut du lit, où leur coiffure ne bouge jamais d’un cil et que rien ne semble en mesure de pouvoir ébranler leur féminité ? Et bien, elle faisait partie de ces femmes-là. L’élégance et la finesse semblait être absolument indissociable de sa personne, ce qui, en un sens, lui donnait un air encore plus suffisant et inaccessible. Elle n’avait rien à voir avec les clichés de garçons manqués que la plupart des gens imaginaient lorsqu’il était question de femmes militaires. Elle était bien plus impressionnante que cela.

<< Tôru a toujours vécu à Tokyo. A vrai dire, on était ensemble au lycée… >> Voyant que sa mère commençait déjà à s’affirmer un peu trop fermement et que le chanteur semblait minutieusement réfléchir à chacun des mots qu’il prononçait, la demoiselle avait pris l’initiative d’intervenir pour lui laisser le temps de respirer. Leur établissement comptait parmi les meilleurs taux de réussite aux examens de toute la capitale, la raison pour laquelle de nombreux enfants de familles fortunées s’y retrouvaient scolarisés bien qu’il ne s’agisse “que” d’un lycée public. Mais après réflexion, elle se dit que peut-être la référence au lycée n’était pas forcément la meilleure idée qui soit… Parce que Sayuri, il était sûr qu’ils s’en souvenaient très bien. Probablement qu’ils étaient toujours en contact très étroit avec ses parents d’ailleurs… Et elle ne préférait même pas imaginer où cette conversation allait dériver si ses géniteurs parvenaient à établir un lien entre tous ces éléments. Mais quand la jeune journaliste avait pris la parole, sa mère l’avait foudroyé du regard avant de la couper sèchement : << Ce n’est pas à toi que je m’adressais. Monsieur Harada est assez grand pour répondre tout seul aux questions qui lui sont adressées, n’est-ce pas ? >> Son regard pénétrant s’était posé de nouveau sur le jeune homme; elle semblait attendre une réponse de sa part et bien décidée à ce qu’il la donne de lui-même. Kira dû lutter pour ne pas laisser échapper ce soupir qui lui démangeait les lèvres. Le ton cassant de sa génitrice ne l’avait pas tant affectée que ça, tout aussi malheureux que cela puisse paraître, elle y était habituée. Ce qui la désolait, c’était de se rendre compte que malgré toute la bonne volonté qu’elle avait pu y mettre,  elle ne pourrait sûrement pas aider Tôru davantage.



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MessageVen 21 Juil - 2:15 (#)
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Tôru & Kira


Evidemment qu’il s’était douté que son silence ne plairait pas cependant qu’aurait-il pu dire d’autre ? Il ne connaissait pas spécialement ce genre de situation et il n’avait pas envie non plus de raconter n’importe quoi. Kira l’avait prévenu. Elle lui avait dit que ça risquait rapidement de tourner au vinaigre, qu’il était préférable de s’y préparer mais pour elle Tôru souhaitait faire un effort. Parce qu’il se doutait que si elle voyait encore ses parents à l’heure actuelle, il y avait probablement une raison. Lui ne pouvait pas savoir, il n’avait pas ce genre de famille et quant à ses géniteurs biologiques, rien ne le motivait à rester auprès d’eux. C’était vrai qu’au début, il avait espéré les voir changer, penser que peut-être on finirait par lui accorder de l’attention cependant il avait très vite saisi qu’il ne s’agissait que d’un désir inutile. Et probablement qu’être blessé psychologiquement est aussi quelque chose de douloureux. Une chose que le chanteur ne pouvait pas encore tout à fait remarquer à l’heure actuelle puisque la conversation n’était pas des plus mauvaises. Elle était froide, stricte et distante néanmoins ça restait supportable. Après, le jeune homme s’en doutait malgré tout, au vue de comment la journaliste en parlait, c’était clair et net qu’elle n’était pas si proche de sa famille. Il n’y avait qu’à observer les deux adultes installés en face d’eux, rien qu’à les regarder, il ne lui inspirait pas confiance. Et non, la chevelure blonde de sa vis-à-vis n’avait rien à voir là-dedans. Il n’était pas choqué de voir des étrangers, il y en avait de plus en plus au Japon, principalement dans la capitale puis même lors de ses concerts, ça lui était déjà arrivé d’en remarquer quelques uns. Donc il n’y avait aucune raison à ce que cette américaine ne le déstabilise. S’il ne lui répondait pas aussitôt, c’était parce qu’il réfléchissait, parce qu’il ne souhaitait pas dire des bêtises et enfoncer la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Il avait conscience que c’était un effort vain toutefois cela ne coûtait rien d’essayer.

Ne pas être si réservé, c’était plus facile à dire qu’à faire. Parce que peu importait ce qu’il échapperait, elle le jugerait. Elle décortiquerait chacun de ses mots pour les lui remettre à la figure, pour s’en servir contre eux et malheureusement, il n’était pas capable de mentir pour autant. Dire qu’il était dans la musique, forcément que cela créerait des problèmes et ce n’était pas parce qu’il était célèbre que ça y changerait quoi que ce soit. Les gens de la haute société ne portent pas souvent les rockeurs dans leur coeur et une nouvelle chose que le garçon ne parvenait pas à comprendre. Tout le monde s’amusait à les stéréotyper, à cause de leurs chansons, des tatouages qui marquaient leur peau, des piercings, sans se dire qu’à côté de ça, ils n’en restaient pas moins des êtres humains comme les autres.

Son regard s’était discrètement égaré sur Kira lorsque cette dernière repris la parole avant de se porter sur sa mère et de se retenir de ne pas la dévisager. Cela l’énervait. Il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse parler de la sorte à sa propre fille. Et il s’excuserait plus tard si son comportement se montrait insolent ou déplacé cependant ce n’était pas maintenant qu’on parviendrait à le changer.

- C’est parce qu’elle me connaît par coeur, Rétorqua l’artiste dans un sourire chaleureux qui était également la preuve que non, ça ne le dérangeait pas si elle répondait à sa place.

Oui, intérieurement, c’était de la provocation néanmoins il était encore assez serein pour ne pas se permettre de le montrer explicitement. Toutefois à présent, il n’avait pas d’autres choix que de répondre et mentir était proscrit.

- Je suis né à Tokyo et j’y ai toujours vécu, Reprit-il posément, Mes occupations se portent principalement autour de la musique. Je suis chanteur et compositeur.

Auteur également mais il ne s’agissait là que d’un détail. Moins il en donnait, mieux c’était. Il avait tenu à prononcer le « compositeur » parce que ça sonnait mieux que « chanteur » hors il n’était pas idiot pour deviner que concernant ces deux individus, ça ne ferait aucune différence.


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MessageVen 21 Juil - 7:22 (#)
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La situation s’avérait certes encore supportable, mais bien loin d’être agréable. Elle avait espéré que s’installer toute seule et établir ainsi une distance entre elle et ses parents ne finisse par réduire, ne serait-ce qu’un petit peu, les tensions qui persistaient dans leur foyer. Cela n’avait fonctionné qu’à moitié. Cette montagne de réflexions et de reproches qui constituaient son quotidien lui était adressée beaucoup moins régulièrement… Mais n’en demeurait pour autant, pas moins virulente qu’à l’accoutumé. La jeune femme avait senti le regard du chanteur se poser sur elle avant de revenir sur sa génitrice lorsque celle-ci lui demanda plus ou moins indirectement de ne pas intervenir. Tôru ne se laissa pas démonter, et tenta même de lui sauver la mise en faisant comprendre à Madame Matsudaira qu’il ne considérait pas l’intervention de sa fille comme déplacée. Ce fut elle qui leva les yeux vers l’artiste à ce moment-là, le regard remplit de sympathie et de reconnaissance, bien que l’expression de son visage n’en laissa rien transparaître. Il était hors de question pour elle de laisser le luxe à ses parents de lire à travers la moindre de ses émotions. C’était un exercice difficile pour elle, qui se laissait inonder de ressenti au moindre petit événement intervenant dans son quotidien, mais comme cette fois-là au journal, elle prenait grand soin de tout dissimuler au plus profond d’elle-même. Cependant, la situation était différente aujourd’hui, elle le savait… Car ses parents avaient bien plus de pouvoir sur elle que n’en aurait jamais eu ce déchet de rédacteur.

La mère ne sembla cependant pas accorder la moindre importance à la provocation de Tôru, et l’écouta parler dans un silence religieux, sa main posée contre son menton en témoignage de son attention. Un << Mh. >> quelque peu mitigé s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne détaille de nouveau le jeune homme du regard. << Et vous arrivez à vivre de ça ? >> l’interrogea-t-elle en le scrutant de haut en bas. Ses vêtements et ses bijoux de marques ne lui avaient évidemment pas échappé… Mais ses tatouages non plus. Si de par sa grande culture générale, elle disposait d’une certaine sensibilité aux arts et à la musique, pour des gens de sa classe sociale, le rock et tout ce qui s’y rapportait était plutôt considéré comme du bruit que comme un véritable style musical. Et à en juger par les motifs dont il avait encré sa peau, elle pouvait affirmer sans trop de difficulté que ses “compositions” ne s’apparentaient certainement pas à du Bach ou du Wagner. Kira fut cependant agréablement surprise de ne pas encore avoir entendu la moindre critique orale concernant les tatouages du chanteur. Et pour cause, en tant que militaire, sa mère était habituée à fréquenter des hommes tatoués. Elle avait donc estimé préférable d’interroger le jeune homme avant de risquer d’émettre un jugement trop hâtif, même si son regard n’avait pas manqué de trahir le fond de sa pensée.

Tôru affirma sans gêne ni prétention que son activité lui permettait effectivement de vivre décemment, en soulignant disposer d’un public relativement nombreux et enthousiaste. Son interlocutrice hocha la tête; Kira n’irait pas jusqu’à dire qu’elle s’était laissé impressionner, mais il semblait avoir trouvé les mots justes pour que la dame ne trouve rien à redire concernant le succès de sa carrière. << Je vois… Auriez-vous par hasard intégré le Conservatoire de Tokyo après avoir quitté le lycée ? >> lui demanda-t-elle alors. Mais sans même lui laisser le temps de répondre, un petit rire sarcastique fut émis par son père, qui se manifestait probablement pour la première fois depuis le début de la soirée. << Je t’en prie, Janet, un peu de bon sens. >> avait-il dit à sa femme comme si la question qu’elle venait de poser était dénuée de sens. Cette fois, Kira ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Était-il sérieusement rester silencieux tout ce temps pour finalement sortir quelque chose comme ça ? Car de la façon dont il s’était exprimé, il était évident pour lui que l’artiste n’aurait jamais mis les pieds au Conservatoire. Sur quels éléments se basait-il pour émettre ainsi ce type d’opinion ? L’environnement stricte et millimétré imposé aux étudiants par les écoles de musique n’aurait certes probablement jamais convenu à Tôru, sans parler de leur prix exorbitant. Mais elle était prête à parier qu’avec sa détermination et ses capacités, il se serait révélé bien meilleur que la plupart des élèves qui intégraient ce type d’établissement, et ce sans trop avoir à forcer.

<< Le monde entier ne peut pas se permettre de s’offrir des études dans le supérieur. >> avait-elle affirmé à l’attention de son géniteur.
<< Et ceux à qui l’on offre cette opportunité préfèrent manifestement se réduire à un travail de domestique plutôt que d’honorer leur condition. >> répliqua-t-il immédiatement sur un ton glacial en la dévisageant. Contre toute attente, Janet entreprit de tempérer la conversation.
<< Allons, nous en avions déjà parlé. Débuter par le bas de l’échelle constitue un très bon enseignement de vie, surtout pour les jeunes de cette génération. >>
<< Il y a une centaine de façons de débuter en bas de l’échelle. >> rétorqua-t-il aussitôt et tout aussi sèchement. << Et ce ne sont que les ratés qui se retrouvent contraints à servir les autres pour pouvoir vivre. >>
Cela faisait bien deux ans maintenant qu’elle avait arrêté son travail de serveuse, mais comme il était inconcevable pour elle de leur évoquer sa nouvelle occupation, elle s’était contenté de leur mentir en leur faisant croire qu’elle travaillait toujours dans ce même restaurant. Une fois de plus, ce fut sa mère qui avait défendu sa cause lorsqu’elle avait déclaré vouloir travailler pour apprendre à devenir indépendante. En tant que soldat, elle avait elle aussi fait ses débuts dans l’armée à éplucher les pommes de terres ou à déboucher les toilettes des dortoirs. Alors à ses yeux, toute expérience était bonne à prendre, était susceptible d’enseigner la discipline et de forger le caractère.

Mais pas de méprise, cela n’avait rien à voir avec de la compassion ou de l’amour maternel. Une enfant gauche et dépendante n’avait pour elle rien à lui apporter aux yeux de la société. Voilà pourquoi elle en avait conclu qu’être confronté à la vraie vie ne ferait pas de mal à sa fille, même si son père désapprouvait totalement ce choix. Pour lui, elle aurait mieux fait de se concentrer uniquement sur ses études et éviter de s’éparpiller inutilement de la sorte. Qui plus est, en exerçant dans un domaine qui ne lui apporterait rien sur le plan professionnel. Oui, pour lui, Kira était une ratée. Le fait qu’elle était si en avance sur son âge qu’on lui avait fait sauter une classe, qu’elle avait toujours eu de très bonnes notes, ou qu’elle avait terminé major de sa promotion l’année passée tout en travaillant à côté n’était visiblement pas suffisant pour lui faire gagner de l’estime à ses yeux. Elle n’était toujours pas à la hauteur. Kira baissa les yeux et inspira profondément dans l’espoir de calmer son rythme cardiaque qui devint subitement irrégulier. Elle ne pouvait qu’appréhender la catastrophe qui les guettait, tapie dans l’ombre, lorsqu’elle allait devoir leur annoncer que son diplôme était officiellement tombé à l’eau. Cette fois encore, elle était resté silencieuse et après s’être assurée que ses mains ne tremblaient pas, s’était emparée d’un menu pour se changer les idées et essayer de penser à autre chose.



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MessageVen 21 Juil - 10:53 (#)
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Bien qu’il adorait sa famille adoptive, Tôru a toujours été une personne très indépendante. A cause des séquelles causées par son enfance, il lui a fallu énormément de temps avant d’être capable de ressentir de l’amour pour quelqu’un sans avoir à douter. Qu’il ne s’agisse de son meilleur ami ou de ses parents, au début, il préférait toujours être seul dans son coin plutôt que tenter de sociabiliser avec eux. Parce qu’il n’avait pas confiance, qu’à ses yeux, chaque personne de la société était aussi exécrable que ses géniteurs biologiques et que s’il baissait sa garde, on n’hésiterait pas à lui planter un couteau dans le dos. C’était vrai, il n’était pas des plus intelligents mais depuis petit, il avait toujours eu cette manie d’observer les gens autour de lui, d’analyser leur comportement vis-à-vis des autres et petit à petit il s’était construit ses propres idées. Il avait commencé à faire la part entre les bonnes personnes et celles qui ne méritaient aucunement son attention. Les gens riches en faisaient partie. De nombreuses célébrités qui avaient pris la grosse tête également. Il n’avait jamais été en mesure de supporter cette mentalité qui leur faisait croire qu’ils étaient supérieurs aux autres et que sous prétexte qu’ils avaient un haut statut dans la société, ça les rendait meilleur. C’était faux. On n’avait pas besoin de faire de grandes études pour être quelqu’un de bien, pour être respectable puis pour prendre soin des autres. Surtout qu’en règle général, les fils de riches sont les pires mais parce qu’ils ont de l’argent, on dissimule tous leurs mauvais actes. Etait-ce ça que cette femme attendait de lui ? Qu’il soit un fils à papa, qu’il soit allé dans la plus grande université du Japon pour avoir un merveilleux diplôme et exercer un métier de renom ? Honnêtement, même s’il en avait eu les capacités, il n’en avait jamais éprouvé l’envie. Et au fond, les deux étaient probablement liés. Certes, dans certains domaines, il est possible d’être talentueux de naissance cependant si réellement on veut réussir, avec beaucoup de détermination et d’investissement, c’était sûrement possible. La preuve, le garçon l’avait très bien prouvé dans sa passion, s’il en était là maintenant, c’était parce qu’il avait répété sans relâche, qu’il s’était entraîné jour et nuit, et qu’il cherchait toujours à donner le meilleur de lui-même. Pourtant, ça ne faisait pas lui un raté. Il était fier de ce qu’il était, du parcours qu’il avait traversé et si ces gens face à lui cherchaient à le juger, Tôru n’en avait que faire. Ce n’était pas eux qu’il cherchait à plaire.

La raison pour laquelle, au bout du compte, il n’avait pas tenu à cacher qui il était. On l’aimait pour la personne qu’il était et si on ne l’appréciait pas, on n’avait qu’à passer son chemin. Certes, il s’agissait des parents de Kira, cela aurait été bien s’il puisse être accepté par ces derniers mais dés le départ, il n’y avait pas compté. Il ne les connaissait pas, il ne les portait pas dans son coeur non plus donc oui, il s’en fichait. S’il cherchait à se montrer le plus respectueux possible, c’était justement pour leur fille mais il n’était pas assez idiot pour ne pas deviner que sa patience ne durerait pas éternellement.
Humblement, lorsque Madame Matsudaira lui avait demandé s’il arrivait à vivre de sa passion, il avait acquiescé sans trop en dire, précisant simplement qu’il lui était facile de remplir une grande salle de concert. Il n’était pas question de vantardise, ce n’était là qu’une constatation.

Et s’il s’était apprêté à lui répondre une seconde fois, son regard s’était porté aussitôt sur l’homme installé à côté de lui qui prenait enfin la parole. S’il avait voulu lui faire ravaler son rire sarcastique, Tôru était resté particulièrement serein, se permettant même de sourire à sa remarque. Ne dit-on pas, après tout, que le meilleur moyen pour ennuyer quelqu’un était de lui montrer qu’aucune de ses remarques ne l’atteignait ?

« Faut-il absolument être diplômé par une grande école pour avoir du talent ? » S’était contenté de déclarer le chanteur d’un ton très calme mais qui, au bout du compte, était tout autant provocateur que sa rétorque précédente.

Il s’était cependant abstenu d’ajouter qu’il n’avait pas besoin de ça, que tout ce qu’il demandait était d’avoir un public qui l’aime et il n’avait que faire que cela se soit fait au travers d’un conservatoire ou par ses propres moyens. Puis, il détestait l’esprit de compétition qu’il y avait dans ce genre d’école... Ce n’était pas parce qu’il avait appris seul que ça ne le rendait pas moins talentueux. Probablement que s’il en avait eu la chance et l’argent, il y serait allé. Probablement qu’il s’en serait sorti mieux que d’autres néanmoins jamais il ne regretterait son parcours.
Hors cette fois-ci ce fut la journaliste qui tenta de prendre sa défense, de justifier ses actes et bien qu’elle n’avait pas eu besoin de le faire, il la remercier intérieurement d’avoir essayé.

La conversation pris une tournure à laquelle le chanteur aurait du s’y attendre, seulement il n’avait pu s’empêcher d’observer discrètement Monsieur Matsudaira et sa fille afin de comprendre ce que ce dernier avait sous-entendu. Rien que le ton qu’il avait employé ne lui disait rien qui vaille et que cela puisse être une pique qui visait directement la jeune femme ne l’aida pas à atténuer cette colère qui s’accentuait petit à petit. Est-ce qu’il lui parlait ainsi parce qu’elle avait été serveuse auparavant ? Et ça se disait père ? N’était-ce pas respectable de voir sa propre fille vouloir s’adapter, vivre d’elle même plutôt que de compter sur l’argent de papa et maman ? Cet homme n’était pas mieux que tous ces gens de la haute de société qu’il avait déjà eu l’occasion de croiser, un autre qui lui montrait qu’il avait eu raison de toujours s’en méfier. Se croire au-dessus de tout, rabaisser les plus pauvres, il lui aurait fait avaler son plat s’il y avait eu ne serait-ce qu’un semblant de nourriture à l’intérieure. Et encore, Tôru lui-même se surprenait à parvenir à rester aussi calme. Lui également avait plus d’argent qu’il n’en fallait pour vivre mais il le dépensait plus dans le matériel que pour utiliser les gens. Il n’avait pas de femmes de ménages - bien que ça c’était aussi probablement à cause de toute la méfiance qu’il éprouvait à avoir quelqu’un chez lui - et lorsqu’il travaillait, il ne surexploitait jamais les membres du staff. Oui, ils étaient là pour travailler, pour l’assister, cependant il y avait des limites à tout.

Le pourquoi, après avoir constaté le stress évident de la demoiselle assise à ses côtés, il n’avait pas su se taire plus longtemps, ni même cacher cette esquisse sarcastique qui avait étiré ses lèvres.

- Vous ne pourrez pas vivre aussi paisiblement si ces « ratés » n’existaient pas, Rétorqua-t-il alors d’une voix toujours aussi posée bien que narquoise, Et je ne pense pas que les personnes qui exploitent ces gens-là soient mieux placés pour parler.

Plus que viser ses vis-à-vis, il visait la haute société parce que c’était malheureusement le cas pour le plupart et sous prétexte que leur statut était plus élevé, ils se croyaient tout permis.


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MessageMar 8 Aoû - 9:50 (#)
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Plus les minutes s’écoulaient, et plus la jeune femme regrettait de ne pas avoir inventé d’excuse afin d’éviter ce repas. Peut-être aurait-elle simplement dû couper les ponts, demander plus d’heures au salon pour pouvoir vivre et ainsi, éviter de confronter ses géniteurs de la sorte ? Oui, elle était spécialiste lorsqu’il s’agissait de fuir les conflits… Mais éprouvait également beaucoup de difficultés à sortir de sa vie les personnes qu’elle aimait. Tout ce que ces gens avaient pu faire pour elle, tout ce qu’ils lui avaient offert... Ils l’avaient fait dans leur propre intérêt, jamais dans celui de leur fille. Alors pourquoi continuait-elle à les estimer de la sorte ? Ils n’avaient de parents que le nom. Elle ne partageait rien avec eux si ce n’était le même sang, et elle avait conscience du manque total d’intérêt ou de sentiments qu’ils avaient à son égard. Malgré son ressentiment, elle n’avait pourtant jamais cessé d’espérer pouvoir être un jour à la hauteur de ce qu’ils attendaient d’elle. De les entendre un jour affirmer sans hésitations qu’elle était leur enfant et qu’ils en étaient fiers. Elle-même n’aurait su dire d’où lui venait cet optimisme exacerbé... Non, ils n’étaient pas ce genre de personnes. Alors pourquoi ? Pourquoi s’acharnait-elle ainsi à vouloir leur plaire ? Elle n’aurait probablement pas été capable de répondre à cette question. Mais son aversion pour la solitude et sa crainte de ne pas être aimée y étaient sûrement pour beaucoup. En grandissant, elle avait réalisé bien vite qu’elle ne serait jamais capable de plaire à tout le monde et avait appris petit à petit à s’aimer elle-même; considérant que personne ne le ferait à sa place. Cela ne lui permit pas pour autant d’arrêter de souffrir des rejets dont elle avait pu être l’objet. Certes, elle était suffisamment forte et indépendante pour ne pas se laisser détruire par les autres. Cela ne signifiait néanmoins pas que leur comportement ne l’affectait pas.

Kira était du genre à s’investir jusqu’à ses dernières limites. Tant qu’elle n’avait pas eu la certitude que ses efforts étaient vains, elle ne lâchait jamais prise. Surtout lorsqu’il s’agissait de son entourage. Voilà pourquoi elle avait voulu essayer d’affronter ses parents une dernière fois. Elle savait qu’aujourd’hui était sa dernière chance d’arriver à quelque chose avec eux. Et même si elle était partie perdante, elle considérait ne rien avoir à perdre en essayant… Mis à part, sans doutes, une bonne partie du peu d’estime de soi qu’il lui restait. C’était là que la présence de Tôru était devenue indispensable. Elle n’aurait su expliquer pourquoi, le fait de le savoir à ses côtés avait tendance à apaiser l’ouragan de sentiments et de pensées paradoxales qui envahissait généralement son esprit. Et parce qu’il lui semblait bien assez sûr de lui pour ne pas se laisser démonter par la perfidie de ses géniteurs, elle culpabilisait un petit peu moins de lui avoir imposé cela. Elle le remarqua notamment lorsqu’il s’était adressé à ses interlocuteurs de façon très calme après que ceux-ci aient sous-entendus qu’il n’était pas fait pour les grandes écoles. << Le talent, cela se travaille. L’autodidaxie n’est pas un présent accordé à tout le monde; d’où l’importance des grandes écoles. >> affirma Janet, visiblement convaincue de ses propres propos.

Quand la conversation commença cependant à tourner au vinaigre, c’est toujours sur un ton très posé mais un poil plus offensif que Tôru s’adressa au couple. Le visage du père de Kira se durcit immédiatement à l’écoute de cette rétorque, et l’américaine se redressa sur son siège en fronçant légèrement les sourcils. << Chacun à sa place, Monsieur Harada. >> lui répondit-elle avec assurance. << Nous ne nous sommes pas retrouvé du bon côté de la barrière par hasard, nous nous sommes investis pour en arriver là. Le manque d’ambition est l’apanage des faibles, et ce genre de personnes ne pourra jamais que vous tirer vers le bas. >>
Concernant son père, elle doutait fortement du fait que son succès professionnel ne vienne d’autre chose que de son nom de famille. Mais pour sa mère, elle était obligée de l’admettre, cette femme avait construit elle-même sa propre réussite. Elle était partie de rien, avait fuit la maison familiale âgée seulement de dix-sept ans pour s’enrôler dans l’armée et grimper les échelons grâce à son autorité naturelle et sa volonté de fer. Mais là était la question : comment une femme comme elle, ayant ainsi connu la médiocrité et l’insignifiance, pouvait-elle se montrer si méprisante envers le commun des mortels ? Comment en était-elle venue à oublier que la valeur d’une personne ne se jaugeait pas uniquement à son statut social ? Toujours aussi convaincue de ce qu’elle était en train d’affirmer, elle reprit sur un ton tout aussi pondéré que celui de l’artiste : << Voilà pourquoi il est important de garder à l’esprit que si la classe inférieure est un passage obligé pour la majorité d’entre nous, elle se doit de demeurer éphémère. On ne devient pas quelqu’un en passant l’intégralité de sa vie à nettoyer des assiettes. >>

Son mari croisa les bras et esquissa un geste d’approbation de la tête. Il n’avait cependant pas lâché Tôru du regard, manifestement offensé par la légère “impertinence” dont le chanteur n’avait pas hésité à faire preuve pour défendre son point de vue. << Cela ne sert à rien d’épiloguer sur cela, de toute façon, je n’y travaille plus. >> avait subitement coupé Kira. << Cela fait un petit moment, maintenant. >> Un lourd silence s’était installé à la table. Oui, la jeune femme avait enfin décidé de se jeter à l’eau. Ces énièmes réactions turpides de la part de ses parents avaient fini de la convaincre qu’elle n’avait définitivement plus rien à perdre. Le couple échangea un regard imperceptible l’espace de quelques secondes, avant que la voix glaciale de son père ne lui demande : << … Et peut-on savoir avec quel argent tu as financé ton loyer ? >>
Car si elle ne travaillait plus depuis quelques temps et qu’elle ne touchait pas à l’argent qu’ils avaient mis à disposition sur son compte, la situation leur semblait assez étrange. << J’ai trouvé un autre travail... >> commença-t-elle, mais avant même qu’elle n’ait eu le temps de développer, sa mère, visiblement très irritée par cette annonce, s’adressa à elle en anglais et sur un ton plus qu’incisif : << Drogue ou prostitution je présume, à en juger par tes fréquentations ? >> Kira resta bouche bée, incapable de prononcer le moindre mot, tant la violence de ses mots l’avait choquée. Janet semblait avoir très mal accueilli le mensonge qu’elle venait de leur avouer, et l’idée que sa fille puisse avoir trouvé un meilleur emploi ne semblait à aucun moment lui avoir traversé l’esprit. Si la journaliste avait passé toute son existence à se faire rabaisser de la sorte, contrairement à ce qu’elle affirmait… On ne s’habitue jamais vraiment à ce genre de choses.

S’il s’était agi de n’importe qui d’autre, elle aurait sûrement répondu au quart de tour, par le sarcasme ou peut-être la colère, mais parce qu’il s’agissait “d’eux”, la demoiselle se sentait complètement désarmée. Ce combat était perdu d’avance. A quoi bon s’acharner ? Elle n’aurait jamais aucune crédibilité à leurs yeux. Et elle n’avait pas même encore évoqué la moitié de ce dont elle voulait leur parler. Le regard fuyant, elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, réfléchissant à la façon dont elle allait pouvoir répondre à cela sans perdre son calme.



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MessageMar 8 Aoû - 18:52 (#)
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Ces gens-là, non, il ne les aimait pas. Au cas où cela ne se voyait pas encore, Tôru ne les portait pas grandement dans son coeur... Pourtant, pour le moment, il restait sage et mis à part quelques remarques sarcastiques, il était calme. Parce qu’il n’avait pas envie de juger aux apparences ni de se fier à sa première impression, il était d’accord de leur accorder une chance de lui montrer qu’il avait tort. Sauf que dés le départ c’était perdu d’avance et le chanteur s’en douter. Ce n’était pas comme si Kira ne l’avait pas prévenu, il avait même avoué que ça ne le dérangeait pas, qu’il ne se vexerait pas facilement puis qu’il n’avait pas peur de ses géniteurs. Après tout ce n’était pas eux qu’il souhaitait plaire mais bel et bien à elle. Le reste il n’en avait que faire. Donc que ces personnes le détestent, qu’est-ce que c’était censé lui faire ? On l’avait déjà beaucoup jugé par le passé, on l’avait ridiculisé, critiqué sous prétexte qu’il avait un style différent des autres et si au fond de lui, ces propos l’avaient certainement affecté, le jeune homme ne s’en était pas laissé démonter. Il avait conscience de ce qu’il valait et il n’avait que faire de ce qu’on pensait de lui, refusant de traîner avec des hypocrites qui n’étaient même pas capable de l’aimer pour l’homme qu’il était. Tous ces foutus préjugés, il les haïssait et encore plus ces individus minables qui n’étaient pas en mesure de voir plus loin que leur propre opinion. Toujours persuadé d’avoir raison, toujours persuadé que tout leur est du et qu’ils sont les meilleurs. Faux. Il n’était pas d’accord et ne le serait jamais avec eux. Pourquoi avoir automatiquement besoin de faire de grandes écoles pour être doué dans quelque chose ? Il n’avait même parlé d’autodidaxie... Juste que s’il en était arrivé jusqu’ici, c’était par ses propres moyens, par ses désirs et ses rêves. Son talent n’était pas inné, il s’était battu pour réussir, pour que son jeu de guitare soit le plus parfait possible, pour travailler sa voix et bien que la qualité de ses musiques était excellente, le chanteur n’en était jamais satisfait. Si ses prestations avaient été de l’opéra, jouer du violon ou du piano, il était certain que cela aurait facilement plus convenu à ces gens de la haute société. Et oui, le rock, c’était trop rebelle. Hors, c’était ce qu’il aimait et si ça ne plaisait pas, il n’en avait strictement rien à faire. Leur point de vue narcissique, il s’en fichait royalement puisque de toute manière ces abrutis ne comprendraient jamais que dans la vie, il n’y avait pas uniquement que l’image qui comptait. Cela valait également pour leur propre fille. Le plus important n’était-ce pas qu’elle soit heureuse ? Bien sûr que non. Cela ruinait l’image de la famille. Une chose que l’artiste n’avait jamais pu vraiment comprendre, ne provenant absolument pas de ce monde là et il était content de ne pas faire partie de ces personnes misérables qui ignoraient ce que c’était de s’amuser.

A ce sujet là, Tôru avait préféré ne pas relever toutefois il ne s’était pas gêné pour la réplique qui avait suivi, agacé. Hors de question de se laisser marcher sur les pieds, hors de question de les laisser les rabaisser qu’il ne s’agisse de lui, de la jeune femme ou même indirectement de ses parents adoptifs. Peut-être qu’il avait ce comportement de rebelle, peut-être qu’il était célèbre et un brin arrogant cependant il ne rabaissait personne. Chacun avait une vie, ses problèmes et ce n’était pas parce que l’un avait moins d’argent qu’un autre qu’il ne pouvait pas être quelqu’un de formidable.
Tout d’abord, il n’avait rien dit, préférant garder pour lui ces rétorques acerbes qui lui brûlaient les lèvres. Lui-même se surprenait de réussir à garder autant son calme hors il se connaissait assez pour savoir que si la conversation allait trop loin, il serait assurément le premier à sortir de ses gongs. Toutefois, sur l’instant, ce n’était pas ce que le chanteur avait fait, continuant au contraire de garder cet air provocateur et sarcastique. Il n’avait que faire de leur manquer de respect ou d’être déplacé dans ses mots, sa vis-à-vis n’était pas mieux que lui. Sauf que la différence entre eux deux était qu’elle, elle ne s’en rendait pas compte.

« On ne devient pas quelqu’un en rabaissant les autres non plus » Avait-il alors déclaré aussitôt sans sourciller, osant pousser l’affront jusqu’à la fixer de ses yeux sombres tandis qu’il lui répondait.  

Non mais c’était vrai, qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ce qu’elle lui avouait ?! Son père travaillait aussi dans un restaurant donc selon les dires de cette folle, sous ce prétexte là, il ne pouvait pas être quelqu’un ?! Sa cuisine était l’une des meilleures qu’il n’avait jamais goûté, il était assurément l’homme le plus chaleureux de la terre et il pensait toujours aux autres avant lui-même mais elle était en train de le critiquer. Pour qui, est-ce qu’elle se prenait ?!

Pas une seconde le garçon ne laissa transparaître sa colère dans son regard, tentant du mieux qu’il le pouvait de la canaliser - ce qui en soit n’était pas forcément bon, il finirait par exploser - alors qu’il portait son attention sur la jeune femme qui prenait la parole. Tôru l’avait compris, c’était bien inutile d’essayer de discuter avec des idiots pareils. A son tour, il s’était tu, cependant cela n’empêcha pas d’analyser la situation, d’écouter attentivement la conversation, notant chaque mot, chaque geste de ce qu’il se passait. Et si l’attitude des géniteurs l’avaient quelque peu irrité jusqu’ici, ce n’était rien comparé à son sang qui n’avait fait qu’un tour aux propos élancés par Madame Matsudaira. Etait-elle sérieuse ? Trop choqué pour dissimuler sa surprise, l’artiste avait automatiquement dirigé ses prunelles en direction de la mère de Kira, comme pour vérifier qu’il n’avait pas halluciné, qu’il avait bien entendu ce qu’elle venait de dire. Qu’elle le critique lui, ça passait, il était habitué à ce qu’on apprécie pas son propre style, qu’on le catalogue de mafieux japonais, de drogué ou dieu ne savait quoi d’autre mais... Parler ainsi de sa fille ? Comment pouvait-on être aussi cruel ? Et non, il refusait catégoriquement qu’on parle de cette demoiselle de la sorte. Il ignorait encore qu’elle était réellement l’étendu de leur relation cependant s’il y avait une chose qu’il haïssait plus que tout au monde était qu’on dise du mal de ceux à qui il tenait. Lui-même l’avait mal jugé au départ néanmoins il s’en était rendu compte au fil des jours qu’elle n’était pas une mauvaise fille, qu’au contraire, elle était formidable, que derrière sa forte personnalité se cachait une personne fragile qui ne demandait qu’un peu d’attention. La souffrance qu’elle devait éprouver en cet instant, Tôru était capable de la ressentir et la comprendre. Parce que comme lui, d’une différente manière, ses parents n’hésitaient pas à l’attaquer et d’essayer de la convaincre qu’elle n’était rien. Encore une fois, c’était tellement faux.

Et s’il luttait durement, serrant de plus en plus ses doigts contre la paume de sa main à en faire pâlir ses jointures, il ne pourrait pas rester silencieux cette fois. Kira le savait, elle commençait à le connaître et il était quelqu’un d’extrêmement impulsif qui pouvait même être violent si on le touchait de trop près. Et particulièrement si, plus que lui, on touchait ses proches. Une prostituée ? S’il le pouvait, le chanteur aurait souhaité lui faire ravaler ses mots et la mettre plus bas que terre rien que pour avoir osé l’insulter de la sorte sans savoir ce qu’il en était. Finalement, ça avait été plus fort que lui, il avait bien remarqué l’état de la jeune femme installée à côtés et ne supportant plus cette situation misérable qui ne le mènerait à rien, il n’avait pas hésité à se lever soudainement. Son regard n’était plus neutre, ni sarcastique, il était noir et glacial. Tout le mépris qu’il ressentait pour eux se reflétait à l’intérieur mais parce que ce n’était pas suffisant, il n’avait pas cherché à réfléchir aux conséquences de ses actes que se saisissant de son verre plein devant lui, il avait balancé la totalité de sa boisson sur sa vis-à-vis. Elle avait de la chance d’être une femme. Si elle avait été un homme, c’était autre chose qu’elle se serait pris en pleine face.

- Tu vas la fermer ta gueule connasse ! S’exclama le jeune homme en même temps, plus que furieux, Qu’est-ce que ça peut te foutre ce qu’elle fait de sa vie ? Comme si ça t’intéressait vraiment, y a que ta petite personne qui compte !

Oui, il était vulgaire. Oui, il lui manquait clairement de respect et honnêtement, il en avait fichtrement rien à faire. S’il ne l’avait pas fait, il l’aurait regretté. Ce n’était pas son genre de rester silencieux pendant qu’on agressait verbalement une fille qui ne demandait qu’à faire de son mieux et à réussir dans sa vie.

- Si c’est ça pour vous « être quelqu’un », et bien je suis heureux d’être un idiot et un minable !  

Son sang était sérieusement en train de s’échauffer et au vue de ses mains qui tremblaient de rage, c’était plus que signe qu’il luttait pour se contenir, pour ne pas exploser plus qu’il ne l’avait déjà fait. Se tournant vers la journaliste encore assise à la table, il l’interrogea d’un « on y va ? » qui en soit n’était pas réellement une question. Si elle souhaitait encore jouer aux masochistes et traîner avec ces êtres pitoyables, il la tirerait de lui-même à l’extérieur. Hors de question de rester là une minute de plus.



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MessageMer 6 Sep - 13:21 (#)
I may not be perfect, but at least, I'm not like "them".
Tôru & Kira


Comment avait-elle pu en arriver là ? Lequel de ses faux pas l’avait-il conduit à la situation qu’elle devait affronter aujourd’hui ? Elle avait beau y réfléchir, retourner le problème dans tous les sens, elle ne comprenait pas. Elle avait tout essayé : Se soumettre aux exigences démesurées que ceux qui lui servaient de parents n’avaient eu de cesse de lui imposer tout au long de sa vie, en vain. Manifester sa désapprobation et se rebeller ? C’était encore pire… Alors elle avait menti. Beaucoup, et longtemps. Ces mensonges lui avaient permis d’obtenir une certaine liberté ainsi qu’un confort dont elle n’aurait jamais pu jouir autrement. Mais on ne peut écouler des jours paisibles et heureux à vivre constamment dans une illusion. Plus cette chimère qu’elle avait créée à l’attention de ses parents grandissait, plus il lui devenait difficile d’en supporter le poids. La place qu’elle empruntait dans son quotidien était bien trop conséquente à présent. Et si la solitude lui faisait peur, elle en était arrivée à la conclusion qu’elle serait peut-être aujourd’hui moins difficile à affronter que tout ce temps et cette énergie qu’elle employait à s’inventer un personnage qui ne lui appartenait pas. Kira avait besoin de liberté; mais elle réalisait aussi peu à peu qu’elle était la seule à s’en priver, en s’imposant de la sorte une ligne de conduite qui ne lui seyait guère.

Et à quel prix ? Dès qu’elle agissait différemment de ce qui était attendu d’elle, elle se retrouvait plus bas que terre… Elle n’avait droit à aucune erreur. Les mots que venait de prononcer sa génitrice à son égard en étaient une excellente démonstration. Aucun être humain ne méritait d’être traité de la sorte. Si ses parents n’avaient pour ainsi dire jamais levé la main sur elle, c’est parce qu’ils n’en avaient nullement besoin : Ils savaient pertinemment comment la briser par la simple force de la parole. Elle-même se demandait comment elle avait pu se rendre “aussi loin” avec un entourage aussi toxique. Comment avait-elle réussi à comprendre d’elle-même que cette vision du monde qu’ils lui offraient était erronée ? Comment ne s’était-elle pas laissé bouffer par la violence et la récurrence des invectives qui lui étaient constamment adressées ? Elle n’en avait aucune idée.
A un certain point de la conversation, même Tôru avait cessé de répliquer face au discours discutable que tenait le couple. Il avait probablement réalisé à quel point un échange social rationnel était inenvisageable avec ce genre de personne. S’il avait pris sur lui tout du long pour se montrer correct sans pour autant réprimer son fort répondant, le sous-entendus - qui n’en était pas un - rude et gratuit que Janet adressa à la journaliste finit par lui faire atteindre ses limites. Trop désemparée par la remarque cinglante qu’elle venait de se prendre en pleine figure, Kira ne reporta son attention sur lui que lorsqu’il quitta brusquement sa place en se saisissant de son verre. La dame s’était immédiatement reculée en le voyant amorcer son geste - réflexe de soldat -, mais ne put éviter la chute du liquide sur son tailleur hors de prix considérant que ses mouvements étaient relativement entravés par l’étroitesse de la salle.

Malgré l’importance de son orgueil, la militaire ne dissimula pas sa surprise dans un premier temps. Parce qu’elle ne s’était effectivement pas attendu à ce que quelqu’un comme “lui” ne soit capable de comprendre ces mots en anglais. Une fois de plus, le jeune homme avait été sous-estimé. Son mépris ne fut pas mis de côté pour autant, et alors qu’elle se saisit d’une serviette sur la table afin d’épousseter son vêtement, elle déclara en soupirant : << Comme l’on pouvait s’y attendre de la part d’un punk… >>
Son père se leva brusquement et somma Tôru de quitter immédiatement la pièce. D’abord déconcertée par le spectacle auquel elle venait d’assister, Kira revint très vite à elle lorsque le chanteur lui suggéra vivement d’y aller. Les yeux de la jeune femme se posèrent sur ses parents, un air désolé pouvant se lire sur son visage. Pas pour ce qu’il venait de se passer, bien au contraire. Ce qui était dur pour elle à l’heure actuelle, était d’encaisser ce nouvel échec et ce, bien qu’elle s’était attendue à obtenir ce type de résultat. Elle savait que si elle se levait et partait maintenant, ce serait sûrement la dernière fois qu’elle les voyait. Qu’elle allait devoir renoncer à tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent, repartir de zéro… Et accepter sa défaite alors qu’ils étaient ceux pour qui elle s’était le plus investi tout au long de sa vie. Si elle ne s’était pas levée tout de suite pour quitter les lieux, ce n’était pas à cause de l’hésitation, mais de la peur. Après quelques longues secondes à passer en revue ses sentiments les plus sombres, elle avait fini par se lever et quitta le restaurant sans même se retourner. Bien sûr, ils avaient essayé de lui dire quelque chose pour l’empêcher d’agir de la sorte… Sûrement de nouvelles menaces ou tout autre chose mais elle n’avait pas écouté, et était partie. Elle n’avait pas voulu leur laisser la chance de la “convaincre” à nouveau de quelque chose dont elle n’avait pas envie.

Une fois dehors, l’ouragan de pensées qui envahit son esprit fut tel qu’elle fut incapable de faire ou dire quoi que ce soit. Elle pensa à son diplôme qu’elle n’aurait probablement jamais, à son appartement qu’elle allait devoir rendre, à toutes ces années qu’elle avait vainement passées à vouloir devenir quelqu’un aux yeux de ses parents… Elle posa ses yeux sur Tôru sans pour autant affronter son regard. Il y avait là aussi un millier de choses qu’elle avait eu envie de lui dire : Le remercier encore d’avoir été là et s’excuser des horreurs qui lui avaient été dites, lui dire à quel point elle était désolée de s’être montrée aussi froide avec lui alors qu’il tentait simplement de la mettre à l’aise… Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Parce qu’elle se sentait responsable, et parce qu’elle craignait que le moindre de ses mots ne fasse qu’aggraver la situation. Elle avait probablement beaucoup baissé dans son estime après le manège de ce soir. Elle qui se la jouait grande gueule à tout bout de champs, voilà qu’elle était incapable de se défendre elle-même lorsqu’on lui manquait de respect. Elle avait un peu menti, en un sens, en se faisant passer une fois de plus, pour quelqu’un qu’elle n’était pas. Pourvu qu’il ne lui en veuille pas trop pour toute cette histoire… Car si lui aussi venait à lui tourner le dos, elle n’était pas sûre de pouvoir se relever aussi facilement qu’elle ne se plaisait à le croire...

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