[+18] One night stand || Kenshin

Comme d’habitude, il agissait de manière déraisonnable, il le savait. D’autant plus qu’il entraînait avec lui quelqu’un qui ne méritait pas cela. Mais que pouvait-il y faire ? C’était dans sa nature ; il était égoïste. Têtu. Et lorsqu’il avait une idée derrière la tête, rien ni personne ne pouvait la lui enlever. Dès l’instant où ses yeux sombres s’étaient posés sur le jeune homme, il savait ce qu’il voulait. Il voulait qu’il l’embrasse, le subjugue le temps d’une soirée. Cette envie avait fini par lui monter à la tête. Cela ne faisait pas d’importance s’ils venaient tout juste de se rencontrer et s’ils ne se connaissaient qu’à peine. C’était exactement ce dont il avait besoin. Quelque chose sans attaches. Bref. Intense. Kyosuke savait qu’il plaisait à Kenshin. Et il comptait bien en jouer. Il comptait le faire craquer. Et il allait le faire.
Il savait déjà où il allait l’emmener, ce pourquoi il avait pris sa mains sans la moindre hésitation. Il était déjà tard et personne ne semblait faire attention à eux. Cela n’avait d’ailleurs pas d’importance pour le professeur. Depuis un petit moment déjà, il avait cessé de se soucier du regard des autres. Il n’avait jamais été adapté à la société. Et, très certainement, était-il inadaptable. Il avait beau faire frais, il se sentait brûlant. Inévitablement, son corps appelait à être embrassé. Cette nymphomanie était devenue comme une seconde nature, depuis qu’il avait tout perdu. Maigre consolation à un manque qu’il ne savait compenser autrement. Il aimait à penser que cela lui suffisait. Pour le moment.
Kyosuke ne mit pas longtemps à trouver l’endroit qui ferait son bonheur. Ce n’était pas les hôtels qui manquaient, dans cette partie de la capitale. Le prix était certes différent de ceux qu’ils avaient l’habitude de fréquenter, mais cela lui importait peu. Il se voyait mal attendre davantage et encore moins emmener le jeune homme chez lui : c’était tout simplement impossible. Hormis Akhira, il n’avait jamais ramené quelqu’un à son appartement pour coucher avec. C’était bien trop risqué pour lui qui ne se contentait que de simples coups d’un soir. Parfois, il venait même à mentir sur son identité, se donnant un autre nom où se rajeunissant de plusieurs années –il avait toujours paru plus jeune que son âge véritable. Au moins, il se donnait bonne conscience en se disant que, globalement, tout ce qu’il avait dit à sa nouvelle conquête n’était pas véritablement des mensonges.
Kenshin sembla d’ailleurs marquer une certaine hésitation alors qu’il l’entraînait dans un hôtel mais il n’en prit pas compte, resserrant un peu plus l’étreinte de sa main autour de la sienne. Hors de question qu’il lui échappe entre les doigts. L’influence encore présente de l’alcool et les sourires charmeurs du professeur semblèrent forcer cette résistance. Et à peine avaient-ils franchi la porte de la chambre que Kyosuke l’avait refermé avec empressement, poussant son vis-à-vis contre celle-ci. Enroulant ses bras autour de son cou, il se colla sans gêne contre lui pour venir l’embrasser. Ses lèvres rencontrèrent les siennes avec délice. Il ne faisait que fantasmer dessus depuis le début de la soirée... Son baiser fut d’abord doux puis s’intensifia brutalement alors qu’il descendait une main sur son torse, agrippant son haut. Il finit par se détacher de lui, haletant légèrement. Ce qu’il pouvait mourir de chaud avec son pull et sa veste... Il n’avait qu’une envie, celle de les enlever rapidement. Il osa finalement relever les yeux vers Kenshin, le visage rougi. Il était temps de sortir le grand jeu. « Je suis désolé... » souffla-t-il avec une certaine faiblesse, sans pour autant se détacher de lui. « J’ai essayé de me contenir mais...je n’y arrive pas... » Sa voix prenait un ton peiné, presque douloureux. C’était réellement le cas. Se retenir davantage devenait une souffrance. Il voulait l’avoir pour lui, maintenant. Kyosuke montrait un autre de ses visages. A voir si cela allait fonctionner sur le jeune homme. D’ordinaire, cela faisait des merveilles. Mais il lui avait déjà prouvé qu’il était différent de ceux qu’il avait l’habitude de fréquenter. Doucement, il fit descendre son manteau de ses épaules pour le laisser tomber au sol. Il bouillonnait de l’intérieur. Il se mordilla la lèvre de frustration alors qu’il braquait ses yeux noirs dans les siens. « Tu me plais vraiment, Kenshin » murmura-t-il d’une voix suave alors qu’il approchait une nouvelle fois son visage près du sien, comme s’il voulait l’embrasser à nouveau.