Mune Maeshi

Né à Tôkyô de deux parents japonais, Maeshi a toujours vécu de manière modeste. Il n’y a pas grand-chose à raconter de son enfance, il a grandi comme n’importe quel enfant avec des parents aimants qui l’avaient désiré. Ce n’est qu’à partir du collège que les choses se sont gâtées pour lui. Son père a perdu son travail et a sombré dans l’alcool. Il ne rentrait jamais le soir, ou bien il rentrait après être allé dépenser le peu d’argent que sa mère gagnait pour se saouler. Il puait l’alcool et Maeshi se souvient encore des disputes qui faisaient trembler la maison. Lui, bien sûr, ne disait rien, ne pouvait rien dire, subissait jusqu’au divorce qui ne tarda pas à tomber.
Sa garde fut accordée à sa mère, mais il ignore aujourd’hui si cela a été vraiment le mieux pour lui. En effet, elle ne mit que quelques mois avant de se remarier à un homme que Maeshi n’appellera jamais son beau-père. Le jeune homme, alors âgé d’une dizaine d’années, trouva son refuge dans la musique et, un peu plus tard, dans les soirées festives. Il s’entourait peu à peu d’amis, construisant son caractère et ne manquant pas de se faire repérer dans la rue par des stylistes. Il plaisait à beaucoup de monde et cultiver son image lui permit aussi de ne pas se préoccuper des histoires de la maison.
Chanteur, mannequin, il n’était pas vraiment l’élève modèle, mais il parvint à sortir du lot et à obtenir son diplôme de fin d’études au lycée. À partir de là, ses contrats s’enchaînèrent et ne lui permirent pas de poursuivre ses études. Et cela l’arrange bien.
Vous l'aurez compris, Mae nourrit son image depuis un peu plus de dix ans. Il sort, vit sa vie comme il l'entend sans plus se préoccuper de sa famille. Bien sûr, il a toujours des contacts avec sa mère - chez qui il se sent obligé d'aller pour les repas de pseudo-famille - mais plus de lien avec son père. Il ignore même d'ailleurs où celui-ci a pu disparaître depuis le divorce. Égoïste, sans doute, mais il ne se soucie aujourd'hui plus que de lui-même. Parce que personne d'autre ne le fera à sa place.
Il est beau, il le sait, et il ne se prive pas d'en jouer. Ses producteurs l'obligent de ne pas trop s'égarer, mais pourquoi s'empêcher de s'amuser ? Mae est l'une de ces stars qui n'en font qu'à leur tête, capricieuses, mais qui ne sont pas encore tombées de leur piédestal. Après tout, n'en est-il pas déjà tombé, des années plus tôt, de son piédestal ?
Mae vit donc seul dans la capitale. Dans l'aisance financière, il n'a cependant pas de relation amoureuse sérieuse. Pour lui, c'est l'histoire d'un soir. Bisexuel, il a le choix de ses conquêtes et malgré que celles-ci se montrent parfois un peu trop insistantes, mais le jeune homme les repousse d'un geste du bras. Il juge ne pas en ressentir le besoin, tendresse, amour... Ne pas répéter les erreurs dont il a été témoin est sans doute la raison pour laquelle il ne se préoccupe pas plus de ça.
Néanmoins, si lui ne le fait pas, ses amis le font et il est désormais inscrit dans la machine infernale d'Akai Ito. Une puce implanté dans son corps, il n'est plus qu'un numéro parmi tant d'autres qui finira par tomber. Il ne suffit plus que de patienter afin de voir qui est-ce qui gagnera à la loterie...