Shibuya → Concert du parc Yoyogi

Il est dans la foule, un peu excentré néanmoins, son téléphone portable dans la main. La musique a déjà débuté, n'ayant pas attendu Akhira comme le fait en cet instant Kaleb. C'est lui qui lui a donné ce nouveau rendez-vous en sachant qu'il est sorti de l'hôpital. Bien sûr, son bras n'est pas encore totalement remis, mais il a pu être libéré. Le mécanicien a décoléré depuis le refus du musicien de venir vivre chez lui, ou du moins il essaie de faire des efforts pour ne pas être aussi rancunier que d'ordinaire. Le Brun fixe donc l'écran de son portable, relève de temps à autre ses pupilles pour regarder autour de lui.
Kaleb n'a jamais été très doué dans les excuses ou même le romantisme - car pour lui l'un ne semble pas aller sans l'autre. Il a tâché d'inviter Akhira à venir s'installer chez lui sans succès, alors il persévère. Ce n'est pas tous les jours qu'il se bat pour quelqu'un... mais il se battra toujours pour Akhira, il le sait au plus profond de lui-même. Un soupir, une main dans ses cheveux, puis il aperçoit finalement celui qu'il attend. D'un geste rapide, il enfouie son portable dans la poche de son jean avant de rejoindre à mi-chemin le jeune homme à la chevelure argentée. Que dire de lui ? Akhira est magnifique. Il s'est fait beau pour lui, pour Kaleb. Et ce dernier ne peut s'empêcher de sentir une légère prendre place en lui en repensant aux dernières rencontres peu convaincantes entre eux.
Par instinct (ou possession ?), le mécanicien salue son interlocuteur en lui dérobant un baiser au coin des lèvres.

"Tu es magnifique aujourd'hui", ajoute-t-il un brin charmeur.

Tenue - À peine arrivé, il reçut un baiser de sa part au coin de ses lèvres. Le sourcil haussé, Kaleb ne manqua pas de le surprendre davantage en lui faisant un compliment. Il le regarda longuement et porta son attention sur le concert en remettant l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

« Merci. »

Ce n'était pas aisé d'avoir le bras dans le plâtre mais il était parvenu tant bien que mal à enfiler ce qu'il souhaitait mettre pour cette soirée. Sa mère l'avait aidé et pour le maquillage, il avait réussi à se débrouiller seul. Au moins ne dépendait-il pas de sa mère pour tout alors il ne se sentait pas forcément mal à chaque instant de la journée. Il n'aimait pas être dépendant des autres et il avait eu peur de le vivre mal mais cela se passait mieux que ce qu'il pensait.
Il avisa une place pour fumer au loin et y entraîna Kaleb. S'être préparé pour être le plus beau possible pour Kaleb l'avait stressé et, bien que toute la pression était presque retombée, il souhaitait fumer pour faire retomber ce qui restait. Il réussit à mettre une cigarette entre ses lèvres et s'apprêta à l'allumer mais Kaleb fut plus rapide que lui.

« Eh bien, je suis servi ce soir, on dirait. », sourit-il à moitié.

Il était si peu confiance avec les derniers événements qui avaient pu se dérouler qu'il avait peur que ce ne soit qu'une façade.

Il met toutes les chances de son côté ce jour-là, Kaleb, peut-être parce qu'il sait qu'il a des choses à se faire pardonner ? Ce n'est pas une pensée qui lui viendrait "normalement", mais en présence d'Akhira, rien n'est et ne sera jamais normal de toute façon. Il esquisse un sourire aux paroles de son interlocuteur, tirant une latte de sa cigarette en fixant quelques secondes le monde qui continue d'affluer pour assister au concert qu'il y a juste derrière eux.

« Peut-être que j'ai décidé d'être ton prince charmant ce soir, qui sait ? » lâche-t-il, séducteur, à l'oreille de son camarade.

Puis il se met à rire un peu, juste le temps que ses paroles fassent effet chez Akhira. Est-ce qu'il doit rajouter qu'il se comporterait toujours de cette manière si son vis-à-vis n'était pas du genre à lui taper constamment sur le système ? Non ? Non. Il a choisi de faire des efforts, au moins un peu aujourd'hui. Alors il termine sa cigarette et fait un signe en direction de la scène.

« Allons voir ce qui se passe là-bas. »

Une fois qu'ils sont arrivés plus près, Kaleb joue au curieux en voyant les regards envieux que jette le guitariste aux musiciens sur scène.

« Tu en as pour combien de temps encore avec ce plâtre ? » doit-il à moitié crier pour se faire entendre à travers tout ce bruit.