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 Trust is earned when actions meet words • | FT. Kira ♥

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MessageLun 10 Juil - 12:08 (#)
Trust is earned when actions meet words
Kira & Tôru


Assis seul dans sa loge, ça faisait plus d’une heure qu’il réfléchissait à quoi faire, à quoi penser. Tout un tas d’émotions se mélangeaient dans son esprit, partagé entre l’incompréhension, la trahison, la tristesse et la colère. Ses yeux ne cessaient de lire encore et encore cette article qui avait été publié dans la presse. Un article qui le visait particulièrement, qui dénonçait ouvertement ce qu’il avait toujours tenté de garder secret, ce qui lui avait toujours été difficile d’avouer... Un article qui lui rappelait ce qu’il essayait durement de surmonter depuis toutes ces années. Les gens n’avaient pas besoin de savoir qui était ses parents biologiques, encore moins quel genre de vie il avait subi ni quel type de personnes il était par le passé. Il avait changé, il avait grandi et avait une famille qui débordait d’amour. Cela le blessait, énormément, néanmoins probablement que Tôru aurait pu passer au-dessus... Il se serait forcé à donner des explications, à s’excuser auprès de ses fans pour les différents mensonges qu’il avait pu raconter à propos de son vécu cependant il savait qu’on l’aurait soutenu, qu’on ne l’aurait pas abandonné pour si peu. Ce qui était douloureux là-dedans était les souvenirs qui l’attaquaient, ces images qui lui sautaient à l’esprit et l’obligeait sans arrêt à l’affronter parce qu’à peine était-il arrivé qu’il avait du faire face à différents journalistes qui lui avaient posé des tas de questions. Les membres des Crimson Spades l’avaient regardé avec inquiétude, lui déclarant qu’ils trouveraient faire taire toutes ses choses, qu’ils feraient en sorte à ce qu’on le laisse tranquille mais beaucoup trop chamboulé, le chanteur s’était contenté de se saisir brusquement du magazine pour s’enfermer dans sa loge. Il n’avait pas compris pourquoi tout ça était apparu tout à coup et l’idée même que cela puisse être Kira ne lui avait pas traversé l’esprit un seul instant... Il avait tenté de créer des tas d’hypothèses, crispant de plus en plus ses doigts sur la couverture de la revue alors qu’il savait d’avance que les jours qui allaient suivre ne seraient assurément pas mieux que les précédents. Parce que non, il n’avait toujours pas surmonté ce qui s’était déroulé chez lui ce jour-là... Il était toujours blessé physiquement et moralement, si bien qu’il n’était pas venu travailler pendant deux jours... Le temps de pouvoir camoufler ses ecchymoses au visage avec du maquillage et de pouvoir tenir une interview sans avoir l’air trop bizarre.

Psychologiquement ce n’était pas trop ça... Il était plus terrifié qu’il ne l’avait montré, son géniteur circulant encore dans la nature toutefois il supportait, parce qu’il n’était pas seul. Et que naturellement sans qu’il n’ait eu besoin de le demander, ses collègues s’étaient proposés de le raccompagner. Sans connaître l’exactitude de la situation, ils avaient su repérer sa détresse et se montraient immédiatement présents. Même si sa condition n’était pas la meilleure, il était tellement reconnaissant  pour tout ce qu’on faisait pour lui et c’était la raison pour laquelle, malgré ce qui venait de se passer, malgré le métier qu’effectuait la jeune femme, il n’avait pu concevoir qu’elle soit la source de tout ça. Jusqu’à ce qu’il voit son nom inscrit à la fin de l’article.

Non, il n’avait pas compris. La surprise avait été si grande, ne s’y attendant pas une seconde, qu’il avait commencé à tout remettre en doute. Chacun de ses mots, chacune des choses qu’elle avait pu faire à son égard... Et si tout cela était calculé ? Après tout elle était journaliste et par le passé, elle ne semblait pas plus que ça le portait dans son coeur. Pourquoi cela serait-il différent à présent ? Il n’y avait jamais songé jusqu’à maintenant cependant c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher de se poser tout un tas de question. Il avait accepté de la croire, il s’était confié à elle et quelques jours plus tard, un article sur sa vie ressortait... Comment aurait-il pu penser le contraire ? Tout était confus dans son esprit parce que malgré tout, malgré toute cette hésitation, il n’arrivait pas à se convaincre qu’elle avait pu être si cruelle pour lui faire ça. Elle était si douce, si troublée pour lui, tout ça n’aurait pas pu être de la comédie... Mais alors pourquoi c’était sa signature qui était écrite ?

Perdu, déconcerté, frustré et en colère sûrement aussi, le jeune homme finit par se lever dans un bon, la revue en main, avant de quitter précipitamment la loge. Il avait brièvement entendu l’un de ses collègues l’appeler lorsqu’ils s’étaient croisés dans les couloirs cependant il n’avait pas répondu.
Ce n’était pas en restant assis ici qu’il obtiendrait des réponses à toutes ses interrogations. Il devait en avoir le coeur net et pour cela, il fallait qu’il la voit elle directement.
Enfilant rapidement son casque, il avait pris la route en moto, sans se soucier de la vitesse à laquelle il roulait. Il avait l’esprit trop tourmenté pour s’en inquiéter puis plus vite il arriverait, plus vite il saurait. C’était idiot d’être si impulsif, ça ne ferait que lui attirer des ennuis néanmoins qu’est-ce qu’il y pouvait lui ? Plus il avançait, plus ses émotions fulminaient, plus son sang bouillonnait et plus sa colère, ses ressentiments s’accentuaient...

Ce n’était qu’après avoir garé son deux roues près de l’entrée, abandonnant son casque sur le guidon qu’il s’était précipité à l’intérieur. Il n’avait jamais monté les escaliers aussi rapidement qu’à cet instant là et s’il aurait du se montrer plus poli, il n’avait pas cherché à frapper à la porte de ce journal maudit. Sous la surprise, les regards s’étaient levés vers lui mais Tôru n’y avait accordé aucun intérêt, se dirigeant machinalement vers le bureau de cette jeune femme en qui il avait choisi de faire confiance et de balancer le magazine à la page concernée sur la table.  

- Tu peux m’expliquer ?! Cracha le chanteur plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu, Dit-moi que ce n’est pas que je pense !

Et alors qu’il avait répété cette phrase une deuxième fois, il n’avait guère pu retenir toute cette rage qui le gagnait de plus en plus. La lueur dans ses pupilles avaient perdu toute trace de douceur et sûrement que si ça avait été dans un manga, on aurait pu voir des flammes se reflétaient dans ses yeux. Sous la colère, il ne s’était pas contrôlé que ne recevant pas de réponses, bien que la faute lui revenait à lui qui ne lui avait pas laissé le temps, il avait machinalement élancé son pied contre le bureau d’un mouvement extrêmement brutal. A croire que son tempérament violent, c’était quelque chose qu’on pourrait jamais lui enlever, surtout si de lui-même, il n’avait pas envie d’essayer de se contrôler. Il était bien trop furieux pour ça... Parce que le pire dans cette histoire, ce n’était pas tant le contenu de l’article. C’était le fait d’avoir cru en quelqu’un et de constater que ce lien en quoi il croyait n’était peut-être que du vent.


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MessageLun 10 Juil - 19:14 (#)
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Tôru & Kira


“KarmaSutra: When fate fucks you in all sorts of creative ways...” Voilà la première phrase qui lui serait venue à l’esprit si on lui avait demandé comment elle allait. Elle savait qu’elle n’était pas une sainte. Elle savait que ses actes passés méritaient pénitence… Mais tout de même, le destin avait-il réellement besoin de s’acharner sur elle à ce point ?
Après les événements impliquant Tôru et sa sombre histoire, Kira avait décidé de prendre un peu de distance. Non pas sans lui avoir répété un millier de fois de la contacter s’il le désirait; mais estimant s’être montrée déjà trop envahissante, elle ne désirait pas l’importuner davantage. Il était déjà venu la trouver lorsqu’il en avait éprouvé le besoin, et la jeune femme s’était efforcée de bien lui faire comprendre qu’il n’avait pas à hésiter à reproduire cela une nouvelle fois s’il en avait envie. Aussi, le chanteur lui donnait l’impression d’être quelqu’un de solitaire, elle ignorait si ce trait de caractère lui appartenait réellement ou s’il l’avait développé des suites d’un tel vécu… Mais elle craignait de l’indisposer en se montrant trop insistante. Alors naturellement, elle prit l’initiative de lui laisser un peu d’espace et reprit son rythme de travail quotidien.

Mais à peine eut-elle remis les pieds au journal que le rédacteur en chef était venu la trouver, tout emballé, en lui disant qu’un témoin anonyme disposait d’informations alléchantes concernant le chanteur des Crimson Spades… Et qu’il était capital qu’elle réalise elle-même cette interview, considérant que toutes les missions à leur sujet lui avaient été affectées. En entendant cela, le sang de Kira ne fit qu’un tour. Elle avait d’abord essayé de contourner le problème calmement, en indiquant qu’ils disposaient déjà de suffisamment d’éléments grâce aux précédents entretiens. Mais voyant que son supérieur ne voulait rien entendre, elle avait très vite fini par perdre patience et refusa catégoriquement ne serait-ce que de rencontrer “le témoin”. << Ce mec est chanteur, pas candidat de télé-réalité, le monde entier se fout pas mal de savoir quel genre de gosse il a pu être ! Qu’est-ce qui vous assure que votre “témoin” n’est pas venu vous vendre un ramassis de mensonges de sa propre création ?! On est des journalistes, pas des auteurs de fiction ! Le public veut du concret, on ne peut pas baser nos écrits sur un témoignage anonyme et sans aucun fondement ! >> … Et après de longues minutes d’argumentations mouvementées, l’étudiante avait quitté les lieux à bout de nerfs.

Et ce n’était rien comparé à la surprise qui l’attendait le lendemain… Arrivée au bureau, elle remarqua dans un coin de la pièce le carton remplit des tirages de leur nouveau numéro, et se saisit d’un exemplaire afin de le feuilleter, comme à son habitude. Son interview du guitariste des Crim’ apparaissait dans les premières pages, mais le dossier spécial lui semblait tout de même étrangement long… Ses yeux eurent beaucoup de mal à concevoir que ce qu’elle était en train de lire était bien réel. Comment ? Comment toutes ces informations s’étaient-elles retrouvées là ?! Kira bouillonnait de l’intérieur, elle avait sa petite idée sur la question, et ce type n’avait décidément pas de face. Mais quand son regard se posa sur la fin de l’article et la signature du “journaliste”, elle manqua de s’étrangler. Qu’est-ce que son nom foutait là ?! Elle se mit à voir rouge, et poussa vivement sa chaise en se dirigeant vers le bureau du rédac’ chef avant de lui claquer la revue sur la table.

<< C’est quoi ça ??! >> s’indigna-t-elle. Mais le vieux débris, tout à fait calme, lui rétorqua avec un sourire odieux :
<< Très bon travail Kira. Les gens semblent vraiment apprécier ce que tu fais quand il s’agit de ce groupe; rien que ton nom sur cet article a fait doubler le nombre de clics ces deux dernières heures. >>
<< Vous savez aussi bien que moi que je n’ai pas écris ça ! Comment osez-vous ?! >>
<< Et bien, quoi ? Sous prétexte que ce type t’a raccompagné une fois, on n’a plus le droit d’y toucher, c’est ça ? C’est pas très lesbian-friendly, tout ça... >>
Les yeux de Kira s’étaient écarquillés. Elle réalisa qu’il avait dû les voir prendre le taxi ensemble le soir où elle s’était faite agressée, et les rumeurs qui s’étaient mises à circuler après les événements de l’hôpital, il avait certainement dû les entendre aussi. Voilà pourquoi il s’acharnait à ce point sur elle ces derniers temps. Sa mâchoire se crispa.
<< Cela ne vous regarde absolument pas... >>
<< Tu vois, c’est exactement pour ça que tu ne seras jamais une grande journaliste. >>
Ses mains se mirent à trembler, et elle les cacha derrière son dos pour qu’il ne puisse pas s’en rendre compte. La colère lui montait de plus en plus.
<< Une grande journaliste ? Comme qui ? Comme vous ? >> ricana-t-elle. << J’ai bien plus d’ambitions que de finir dans un misérable magazine de quartier à soixante balais, ne vous inquiétez pas pour ça. >>
Il serra les dents, visiblement piqué au vif, avant de déclarer sèchement : << Ton insolence commence sérieusement à m’insupporter. Tu ne me laisses pas le choix. Je vais envoyer un message à ton école de ce pas; considère que ton stage est annulé. >>

Il y eut un énorme silence au milieu de l’office. La jeune femme eut un petit sourire en coin, appuya ses mains contre le bureau afin de se pencher vers l’homme qui lui faisait face, et lui cracha littéralement au visage. Pour tous les sous-entendus déplacés qu’il avait pu lui faire, et qu’elle avait fait semblant de ne pas comprendre. Pour la surchage abusive de travail qu’il lui avait imposé si injustement. Pour le mépris total dont il avait fait preuve envers sa personne. Pour l’intimité de Tôru, qu’il venait d’étaler sur la place publique comme une bête de foire sans éprouver la moindre once de culpabilité. Et pour sa vie entière, qu’il venait de foutre en l’air. Kira attrapa le carton de magazines qu’elle vida intégralement sur le sol, avant de poser bruyamment la boîte vide sur son propre bureau et de commencer à vider ses tiroirs. Si ses gestes nerveux continuaient de retranscrire toute la haine qui fulminait en elle, au fond, elle était absolument dévastée. Elle avait tout perdu. Une année entière d’études piétinée comme de la poussière. Sans son stage, elle ne pouvait pas valider son diplôme. Quand ses parents allaient apprendre qu’elle avait échoué, ils ne lui pardonneraient jamais. Non, jamais. Tout aussi indépendante qu’elle voulait être, sans leur soutien, elle ne pourrait jamais finir son école. Elle allait perdre son logement. C’était fini. Et comme si cela ne suffisait pas, avec son nom sur cet article, elle ne pouvait qu’imaginer les envies de meurtres qui naîtraient dans le coeur du chanteur lorsqu’il découvrirait “sa” trahison. Il s’était ouvert à elle, était venu la trouver au moment où il était au plus bas, pour voir toute sa vie étalée sur papier pas moins de deux jours après. Comment pourrait-il lui pardonner ça ?

Finalement, c’était peut-être mieux comme ça. Elle n’avait fait que lui attirer des ennuis depuis que les tensions entre eux s’étaient apaisées. Maintenant qu’il n’y avait plus aucune chance pour qu’ils ne viennent à se fréquenter de nouveau, peut-être allait-il pouvoir se concentrer sur son groupe et cesser de se retrouver mêler à des histoires dont il se serait bien passé. Il ne méritait tellement mieux que ça.
Kira balança ses quelques dossiers et ses stylos à l’intérieur du carton d’un geste désinvolte. Elle était anéantie, mais continuait de jouer les filles colériques face à tous les regards indiscrets qui la scrutaient. Car si elle avait envie de hurler, de s’effondrer, plutôt mourir que de verser ne serait-ce qu’une larme face à celui qui venait de détruire sa vie. Non, elle ne faiblirait pas. Hors de question de le laisser savourer sa victoire en lui montrant qu’il l’avait blessée. Elle ne se le pardonnerait jamais. Cette promesse faite à elle-même fut néanmoins immédiatement remise en doute lorsqu’elle le vit, lui, franchir les portes du journal en trombe pour venir la trouver. Si elle n’avait aucun problème à jouer les effrontés face aux gens du bureau, pas sûr qu’elle n’arrive à maîtriser ses émotions face à lui… Surtout en ayant conscience de combien elle avait pu le blesser.

Que devait-elle faire ? Simplement avouer qu’elle n’était pas l’auteur de l’article ne suffirait jamais. Les évidences de sa culpabilité étaient trop nombreuses, il ne croirait pas à cela. Serait-il plus sage de le laisser croire qu’elle était cette fille ignoble, et couper les ponts une bonne fois pour toute ? Cette idée lui faisait beaucoup trop mal. Et elle luttait avec tant de force contre elle-même pour ne pas flancher, qu’elle ne trouva rien à lui répondre. Son silence sembla l’agacer davantage, et sous le coup de la colère, il envoya un vif coup de pied dans son bureau qui la fit reculer d’un pas. Elle n’avait plus rien de la fille échauffée et nerveuse de tout à l’heure. Elle semblait anormalement calme, et son regard était suffisant. Adopter une attitude condescendante lorsqu’elle se sentait en danger, était ce qu’elle avait toujours fait. C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour ravaler au fond d’elle tous ces sentiments qu’elle ne maîtrisait pas, et que pour rien au monde, elle n’aurait voulu laisser s’exprimer. Ses yeux s’égarèrent aux alentours, tout le monde les fixait. Elle croisa les bras, et à cause du noeud qui s’était formé dans sa gorge, << Je n’ai pas écris ça. >> furent finalement les seuls mots qu’elle fut en mesure de prononcer.


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MessageMar 11 Juil - 5:01 (#)
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Kira & Tôru

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Qu’on l’excuse, à cause de toutes ces mauvaises émotions qui l’accaparaient, Tôru n’avait pas été capable de remarquer l’expression de sa vis-à-vis. Il n’avait pas pu y lire son désarroi, sa tristesse ou encore moins sa fatigue qui devait dessiner sa figure. Parce que sa vision était complètement brouillé, que ses bras tremblaient de frustration et d’incompréhension. Il ne savait pas ce qu’il était censé croire ni ce qu’il ferait s’il s’avérait que Kira lui avait menti jusqu’à présent. Il avait été négligent, c’était de sa faute... Il n’aurait pas du être si aveugle, se laisser attendrir par des gestes d’attention, et se rappeler qu’avant tout, cette jeune femme était journaliste. Avec quelques mots, elle avait la faculté de détruire toute sa vie, parce qu’elle travaillait dans les médias... Il avait été stupide, parce qu’il avait accepté de lui accorder une autre chance. Il avait oublié que par le passé, elle n’était pas intéressée par lui, qu’elle faisait partie de celles qui avaient choisi d’aller à l’encontre de son couple. Pourquoi cela serait-il différent à l’heure actuelle ? Le chanteur s’était dit qu’elle avait changé, qu’en grandissant, on voit autrement, on fait preuve de plus de maturité... C’était la raison pour laquelle, il s’était permis d’être de moins en moins méfiant. Elle lui avait paru être quelqu’un de formidable, douce, vulnérable aussi et certainement plus sensible que ce qu’elle acceptait de laisser paraître. Hors, et si tout ceci n’était que du faux ? Si tout ceci n’était que dans le but d’obtenir des informations puis le toucher là où ça faisait mal... Des journalistes scrupuleux, il en existait des tas. Certains n’avaient pas peur de franchir la limite donc dans le fond, ça ne le surprendrait sûrement pas tant que ça. Mais, il peinait à y croire... Puisque c’était toujours difficile d’accepter d’avoir été trompé, d’accepter d’avoir été la cible de tels ragots et de se rendre compte ô combien on avait pu être stupide...

Lui qui ne donnait pas sa confiance si facilement, il s’était merveilleusement fait avoir... Peut-être aurait-il mieux fait d’aller voir Jiro ce soir-là... Néanmoins, parce qu’il avait cru en elle, Tôru n’avait même pas hésité. Kira s’était montré immédiatement présente, elle lui avait semblé compatir et même terriblement touché par son histoire. Est-ce que tout ceci n’était que du faux ? Ce qui le frustrait en cet instant était de ne rien comprendre... Ou plutôt, probablement qu’il ne souhaitait pas comprendre, parce qu’il refusait de se dire que si son nom était inscrit en bas de cet article, c’était parce qu’elle l’avait trahi. Quelle plaie... Il ne savait pas s’il était censé en rire ou en pleurer ? S’énerver semblait être la meilleure de solution pour le garçon qui n’était pas en mesure de contrôler ses émotions et qui n’avait pas attendu pour donner un puissant coup de pied contre le bureau de sa vis-à-vis. Il ne pensait pas au fait qu’il pourrait l’effrayer ni la déstabiliser. Il ne pensait à rien de tout ça et sur l’instant, qu’elle soit terrifiée, il n’en avait que faire. Il voulait des réponses... Il voulait comprendre... Parce que intérieurement, si son sang bouillonnait sous sa peau, son coeur était en train de se déchirer de plus en plus et il n’était pas certain de réussir à contenir toute cette pression qui l’attaquait. Sauf que ce que la jeune femme lui déclara ne l’aida pas à discerner, cela ne fit que le perdre un peu plus... Comment ça ce n’était pas elle qui l’avait écrit ?

Les sourcils froncés, la lueur dans ses prunelles ne changea pas, gardant cette expression froide, rageuse alors qu’il la dévisageait.

- Ce n’est pas toi qui a écrit ça ?! La reprit aussitôt l’artiste avec ses poings serrés, luttant pour ne pas craquer et ne pas frapper ce maudit bureau une nouvelle fois, Alors pourquoi c’est ton nom qui est en bas de l’article ?! Explique-moi ça !

Puis surtout, ce qui le perturbait était également le contenu... Comment quelqu’un d’autre, à part elle, aurait pu avoir eu vent de toutes ces informations ? Bien qu’il y en ait plus que ce qu’il lui avait confié, c’était facile d’effectuer des recherches. Jamais il n’aurait pu imaginer que son père était venu ici quelques jours auparavant, qu’il aurait négocié son « scoop » pour avoir son argent. Pourtant, le connaissant, ce n’était pas quelque chose de si étonnant...

- Si ce n’est pas toi, alors c’est qui hein ?! S’exclama-t-il de plus bel, ne résistant pas à cogner son poing contre la table avec force, la colère le gagnant de plus en plus.

Malgré tout, il lui donnait encore une chance de se justifier, de lui faire part des détails qui lui manquaient... Puisque dire que ce n’était pas elle alors que tout allait contre elle, il fallait oser... Donc si jamais elle voulait le convaincre qu’elle disait la vérité, qu’elle lui explique comment une telle chose avait-elle pu arriver.


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MessageMar 11 Juil - 7:36 (#)
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Tôru & Kira


Si Tôru n’avait pas été capable de déceler son affliction, ou son épuisement, outre la rage qui l’aveuglait à juste titre, c’était aussi parce que Kira faisait tout pour la dissimuler. Oui, lui qui l’avait fréquenté un peu plus régulièrement aurait été le seul à voir que quelque chose clochait dans son comportement, s’il s’était trouvé dans son état normal. Non seulement elle ne lui tenait pas rigueur pour cette profonde indignation qu’il ne maîtrisait pas, mais en plus elle se sentait complètement responsable de ce qui était en train de lui arriver. S’ils ne s’étaient pas rapprochés comme ils avaient pu le faire, l’autre journaliste n’aurait jamais accordé autant d’importance à ce témoignage bancal … Et il n’aurait eu aucune raison de désirer discréditer à ce point le chanteur. Si elle n’était effectivement pas celle qui avait rédigé cet article, le mal qui en découlait était le même. Personne n’avait envie de voir révéler aux yeux du monde les parties les plus sombres de son histoire. Surtout après ce que Tôru avait été contraint d’affronter il y a quelques jours. Pour rien au monde, la jeune femme n’aurait vendu les informations qu’il lui avait communiqué. Elle voulait devenir journaliste parce qu’elle aimait enquêter, apprendre, écrire et faire partager ses découvertes aux lecteurs. Mais les scandales ne l’intéressaient pas, ils n’apportaient rien. Savoir qu’il avait eu une enfance difficile, mais qu’il s’en était sorti grâce à la musique pouvait être digne d’intérêt, cela communiquait un message d’espoir et donnait une dimension plus humaine à la personnalité publique qu’il représentait. Mais les détails n’étaient pas nécessaires, ils n’avaient rien à faire sur papier. Sa vie ne regardait que lui, et même si son travail consistait en un sens à vendre son image, il avait droit à son jardin secret comme tout le monde.

Elle s’était certes reculé sous l’effet de la surprise lorsqu’il violenta sa table, mais ce n’était pas ses gestes en eux-même qui l’effrayaient le plus. Elle l’avait vu frapper ce type dans la rue la dernière fois, elle avait vu la force et l’agressivité dont il était capable de faire preuve pendant ses séances de boxe. Il lui avait aussi confié être un enfant bagarreur, par le passé. Mais cela ne lui faisait pas peur… Elle avait confiance en lui. Ce qui lui faisait vraiment peur, c’était de savoir ce qu’il était en train de penser d’elle, à ce moment précis. A quel point la méprisait-il ? Jusqu’où était il en train de souhaiter ne jamais l’avoir rencontré ? Combien de choses horribles avait-il dû espérer pour elle depuis qu’il avait lu cet article ? S’il était trop tôt pour parler d’amour, l’intérêt et l’affection qui s’étaient développés petit à petit au fond de son coeur, avaient été des plus sincères. Et apparaître tel un monstre aux yeux de cet homme qu’elle commençait à estimer de plus en plus, c’était ça, le plus dur.

Elle ne broncha pas d’un cil lorsque son poing rencontra la table, mais ce bruit de martèlement lui donna l’impression que ce fut son coeur qui venait d’encaisser le choc. Elle détestait voir les gens souffrir… Et détestait encore plus en être la responsable. Le voir ainsi lui exprimer toute sa colère et son incompréhension, alors qu’elle n’était pas en mesure de se justifier clairement, la plongeait dans un sentiment d’impuissance et de frustration qu’elle abhorrait plus que tout. Toujours les bras croisés, et ce même air outrecuidant dessiné sur la figure, elle se retourna vers le bureau du rédacteur en chef, et lui désigna l’artiste d’un signe de la main. << Vous avez entendu le Monsieur ? >> déclara-t-elle d’une voix assez forte pour couvrir la distance qui les séparait, bien que le silence de mort qui régnait dans l’office n’aurait empêché personne d’entendre distinctement ce qu’elle venait de dire. << Vous avez rédigé ça tout seul, comme le “Grand Journaliste” que vous êtes, ou votre dictature patronale a contraint un autre de vos subalterne à se salir les mains pour vous ? >> Comme l’on pouvait s’y attendre, l’homme nia tout en bloc et affirma qu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir.

Un << Tssss >> dédaigneux s’échappa d’entre ses lèvres, et l’étudiante se rapprocha de son bureau avant de claquer un nouveau classeur de feuilles à l’intérieur de son carton. En ouvrant un autre tiroir, elle tomba sur un ancien exemplaire du journal, celui où figurait la première interview qu’elle avait réalisé de lui. Elle leva le magazine bien en évidence devant le chanteur, avant de le lancer tout aussi désinvoltement dans la boîte. << Le reportage et l’interview que j’avais fais la dernière fois a marché du tonnerre. >> expliqua-t-elle. << Le public a adoré et il nous a été demandé de nouveaux dossiers spéciaux à votre sujet. Considérant le succès de notre précédent entretien, l’impact n’aurait pas été le même si mon nom n’était pas apparu dans le nouvel article. >> Elle attrapa son ordinateur portable, et le rangea également à l’intérieur du carton, avant de s’arrêter et de regarder son interlocuteur droit dans les yeux. << Si j’avais voulu écrire sur toi, j’aurais envoyé une pige à un magazine bien plus réputé. Ils auraient été prêt à payer beaucoup plus cher pour ce type d’informations, et j’aurais certainement eu une belle opportunité de poste à la clé. Je ne suis pas une débutante. >> Elle se tourna ensuite vers le rédacteur en chef, et le fusilla du regard. << Le problème, c’est que moi, je ne vends pas mes principes pour un peu de fame. >>

Pour sûr, que si son but avait été d’atteindre directement Tôru, elle n’aurait pas fait les choses à moitié. La réputation d’un petit journal de quartier n’était pas suffisante pour asseoir l’impact de telles révélations. Alors si vraiment, elle avait désiré le trahir et étaler ses confidences de la sorte, elle s’y serait pris de telle façon qu’il aurait immédiatement souhaité sa mort sans le moindre scrupule. Et si cette fois encore, elle jouait la carte de la fille invulnérable, conservant son attitude présomptueuse alors qu’elle savait que de simples excuses auraient légèrement pu apaiser les nerfs du chanteur, c’était parce qu’elle était à bout. Et que quitte à avoir tout perdu, son travail, son diplôme, sa famille, et l’estime de l’artiste… Il fallait qu’elle s’en sorte avec la tête haute.


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MessageMar 11 Juil - 8:22 (#)
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Kira & Tôru

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Lorsque Tôru accordait sa confiance, il ne le faisait jamais à moitié. Avec lui, c’était toujours soit tout, soit rien. Puisqu’il était d’ordinaire très méfiant, s’il choisissait de donner une chance à quelqu’un, c’était parce qu’à ses yeux cette personne en valait la peine néanmoins si cette dernière prenait la décision de le trahir, il n’y aurait plus jamais d’autres opportunités. Il ne fallait pas oublier qu’il était quelqu’un d’extrêmement rancunier. Hors, c’était justement parce que la confiance qu’il offrait était immesurable que malgré toutes les preuves qui se dressaient contre la journaliste, il avait envie tout d’abord l’entendre le lui déclarer de vive voix. Son comportement ne le montrait probablement pas seulement s’il agissait ainsi, c’était parce qu’il était le premier confus, qu’il était énormément tourmenté, qu’il ne parvenait pas à panser cette douleur qui lui martelait le coeur et qu’il avait peur de ce qu’il risquait de découvrir. Il était maladroit, et il n’avait jamais su s’exprimer autrement que par ses poings. Quand ça n’allait pas, que cela soit aujourd’hui ou à l’époque, ça avait toujours été son principal moyen de défense et d’expression. On ne pouvait pas lui demander d’être calme alors que tout son passé qui l’avait tant meurtri, tout ce qu’il avait longtemps essayé de surmonter s’était retrouvé exposé de la sorte. Quoi qu’il pouvait dire, évidemment que malgré tout, ça l’atteignait. Tous ces mots sur le papier décrivaient quelle enfance misérable il avait pu avoir, ce qu’il avait pu subir et quelle honte était en vérité ses propres parents. On ne s’était pas non plus gêné d’expliquer ses troubles de la personnalité, de décrire son tempérament violent et ô combien personne ne voulait se lier avec lui autrefois. Comment pouvait-on laisser un tel homme devenir chanteur ? Bien sûr que non, le garçon ne laisserait pas cela briser son groupe... S’ils rencontreraient des difficultés à l’avenir, ils les surmonteraient comme ils l’avaient toujours fait jusqu’ici. Il n’était pas un homme cruel, il était juste un homme qui avait été brisé par la vie qu’on lui avait donné mais que plutôt qu’abandonner, il s’était durement battu pour en arriver là. Et il en voulait à tous ces médias qui prenaient un malin plaisir à toucher là où ça faisait mal. D’accord, il était célèbre mais avant ça, il était un être humain comme tout le monde. Pourquoi avant d’écrire personne ne pensait à ça ? Chacun avait ses propres problèmes, certains plus douloureux que d’autres... Est-ce qu’ils aimeraient aussi qu’on crache ainsi au monde entier les problèmes qui s’immisçaient dans leur misérable existence ? C’était injuste.

Les mots de Kira, l’artiste ne savait pas comment il était censé les prendre et encore moins s’il devait y croire ou non. Pourtant, il lui avait demandé plus d’explications parce que pour la croire, il avait besoin de plus qu’un simple « Je n’ai pas écrit ça ». Il ne souhaitait pas se laisser berner une seconde fois néanmoins il espérait que ce qu’elle lui racontait était la vérité... Et pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce, le jeune homme s’attarda un instant sur le visage de sa vis-à-vis lorsque celle-ci s’adressa à son rédacteur en chef. Il l’avait machinalement suivi du regard, n’étant pas capable d’apprécier ce type sans qu’il ne puisse mettre de mot sur la raison puis il avait aussitôt reporté discrètement ses yeux sur la journaliste.

Là encore, il n’aurait pas pu l’expliquer mais quelque chose clochait. Si elle lui avait semblé fatiguée, ce qui le troubla était ce qu’elle était en train de faire tout en lui parlant. Est-ce qu’elle s’en allait ? Non... Tôru n’était pas calmé. Il prenait atrocement sur lui et la preuve était ses doigts qui se serraient fortement contre sa paume à en faire pâlir ses jointures. Trop de choses défilaient dans sa tête en cet instant précis et le plus étrange était que Kira avait l’air de rétorquer la vérité... Ce qu’elle lui disait se tenait cependant il y avait un détail qui manquait. Si c’était réellement son rédacteur en chef qui avait écrit l’article, comment aurait-il soudainement pu avoir ses informations ?

Ses bras s’étaient instinctivement croisés contre son torse, comme un moyen de se protéger mais aussi de canaliser toutes ses émotions qui menaçaient d’exploser d’une minute à l’autre. Sa lèvre supérieure mordilla sévèrement celle inférieure avant qu’il ne la dévisage d’un air neutre. Son expression dans son regard avait légèrement changé, elle était moins froide qu’auparavant, juste impartiale et ne transmettait aucune émotion.

- Et comment aurait-il pu savoir tout ça ? L’interrogea Tôru d’un ton qui s’avérait tout aussi neutre à la lueur qui brillait dans ses pupilles, Tu étais la seule à le savoir.

Certes, Jiro et ses parents adoptifs l’étaient aussi cependant il les connaissait depuis trop longtemps pour savoir que jamais, ils n’auraient fait une chose pareille. Ils préféreraient se sacrifier eux-mêmes plutôt que d’avoir à le dénoncer.


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MessageMar 11 Juil - 9:49 (#)
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Tôru & Kira


Toujours tournée vers le rédacteur en chef, elle vit ce dernier se redresser sur sa chaise et la dévisager quand Tôru souligna qu’elle était au courant de ce qui apparaissait dans l’article. Oui, il ignorait que Kira savait déjà tout cela, puisqu’elle avait quitté les lieux avant qu’ils ne récupèrent ce témoignage. Et le regard accusateur qu’il lui lança à ce moment-là, comme pour souligner une nouvelle fois l’étendue de ses échecs, lui donna envie de lui lancer à la figure le premier objet qui lui passerait sous la main. Chose qu’elle ne se serait probablement pas gêné de faire, si les lieux n’étaient pas placé sous vidéosurveillance. Une agression physique directe risquait de la mettre en tort, et elle avait bien l’intention de porter plainte pour usurpation d’identité. Ses arguments ne seraient jamais pris au sérieux si elle était celle qui perdait patience en premier. Nerveuse, ses ongles s’enfoncèrent dans la chair de son bras, et elle préféra détourner le regard avant de revenir sur sa décision. Ses lèvres s’étaient entrouvertes , elle s’apprêtait à répondre à son interlocuteur, à lui parler de ce témoin anonyme qui était venu les trouver, mais ce ne fut qu’à cet instant que son cerveau fit le rapprochement… Les informateurs étaient presque toujours rémunérés pour leurs déclarations, et le géniteur de Tôru était venu le trouver quelques jours plus tôt pour lui réclamer de l’argent… Bon sang, heureusement qu’elle avait refusé cet entretien.

L’éreintement lui arracha un soupir de consternation, et la jeune femme porta l’une de ses mains à sa tempe pour se masser lentement le crâne. Main qu’elle retira immédiatement en constatant qu’elle n’arrivait toujours pas à maîtriser ses tremblements, et elle ne voulait surtout pas que les autres personnes présentes puisse voir cela. << … On récompense les gens qui viennent nous fournir des informations. Quelqu’un s’est présenté ici hier… >> déclara-t-elle. Elle le regarda fixement, essayant de décrypter les expressions de son visage en espérant qu’il comprendrait où elle voulait en venir. Si elle était bien placée pour savoir que l’instinct parental n’était qu’une légende, Kira avait encore du mal à réaliser ce qui pouvait pousser une personne à éprouver autant de haine envers son propre enfant. Comment pouvait-on se complaire à ce point dans sa misère et souhaiter ainsi le malheur des autres ? Ok, elle avait fait partie de ces personnes-là. Mais tout aussi ridicule et injustifié que cela ne pouvait paraître, elle avait eu ses raisons. Elle ne se serait jamais vue s’acharner sur la même personne pendant des décennies entières, et surtout, elle avait su comprendre seule que ce qu’elle faisait était mal. Comment ces gens-là ne pouvaient-ils pas s’en rendre compte, eux ?

S’il n’avait pas l’air totalement convaincu, Tôru semblait cependant suffisamment disposé à l’écouter pour lui laisser une chance de se justifier. Et ça, si elle n’en laissa absolument rien paraître dans son attitude, c’était quelque chose qui l’avait touché en plein coeur. Malgré tout le mal que cette parution avait pu lui faire, malgré tous les éléments qui la désignaient comme responsable, il lui avait laissé une chance de s’expliquer et lui posait lui-même des questions pour essayer de la comprendre. Sans doutes que s’ils n’avaient pas été au bon milieu du bureau et entourés par ses anciens collègues, elle aurait agi complètement différemment avec lui. Elle lui aurait dit combien elle était désolée pour tous les préjudices qu’elle lui avait causé. Elle l’aurait remercié pour au moins, avoir fait semblant de lui accorder le bénéfice du doute. Elle lui aurait expliqué que si c’était à refaire, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à envoyer encore une fois son année en l’air plutôt que de trahir sa confiance. Et elle aurait sûrement beaucoup pleuré. Elle qui détestait profondément chaque preuve de sa vulnérabilité, et qui s’évertuait tant bien que mal à dissimuler ses tendances histrioniques aux yeux de tous, son orgueil ne demeurait pas aussi important que sa crédibilité. Et parce qu’il s’était déjà montré présent pour elle dans ces moments de faiblesse, peut-être éprouvait-elle moins d’appréhension à se montrer plus sincère vis-à-vis de lui...


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MessageMar 11 Juil - 10:32 (#)
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Kira & Tôru


C’était vrai qu’il était impulsif, il ne se serait pas pressé ici si ça n’avait pas été le cas, néanmoins malgré tout, il n’était pas le genre d’homme à accuser quelqu’un sans raison. Tout était contre Kira cependant avant de la juger coupable, il avait tenu à l’interroger, à observer chacune de ses réactions puis aviser ensuite. Parce qu’il était celui qui en premier avait choisi de lui faire confiance et avant de l’accuser de trahison, Tôru souhaitait être certain de ce qu’il avançait... La jeune femme était devenu une personne important à ses yeux, assez importante au point qu’il ose se rendre chez elle pour se confier et étaler ses problèmes qu’il n’étalait jamais ouvertement. Peu importait ce qu’il se passait et ô combien chaque chose la rendait coupable, lui désirait en avoir le coeur net avant... Ne serait-il pas celui qu’il culpabiliserait s’il l’insultait, s’il la mettait plus bas que du terre alors qu’en réalité, la demoiselle n’avait rien fait de mal. La confiance, ça ne fonctionnait pas uniquement quand tout allait bien. Ca fonctionnait aussi lorsque tout allait mal... C’est croire en quelqu’un jusqu’au bout. Le chanteur mentirait s’il disait qu’il n’avait pas eu des doutes cependant à chaque fois, il luttait pour se convaincre que quelque chose clochait, que Kira n’avait pas pu lui faire ça. Pas après avoir été si présente pour lui, pas après avoir pleuré pour lui et s’être montrée aussi douce que sa propre mère. Une telle douceur, c’était impossible de la reproduire en jouant de la comédie... Une tendresse aussi sincère, il s’était refusé de croire que ce n’était que du faux. Il avait toujours été assez doué pour cerner les personnes et s’il avait choisi de lui ouvrir son coeur, c’était parce qu’à ses yeux, elle lui avait semblé être quelqu’un de formidable. Hors, tout le monde était capable de se tromper et c’était la raison pour laquelle, malgré lui, il avait commencé à douter puis à tout remettre en question. Mais jamais il n’en arrivait à la conclusion qu’elle l’avait trahi, une nouvelle fois, il avait tenu à lui laisser tout d’abord une chance de se justifier, de se rattraper et de lui expliquer pourquoi cette article était apparu dans la presse si peu de temps après qu’il lui ait parlé.

Et lorsqu’elle avait tenté de s’expliquer, Tôru ne l’avait pas quitté du regard, il avait observé discrètement chacune de ses expressions sans parvenir à y lire une parcelle de mensonge. Alors soit Kira était si talentueuse qu’elle pourrait changer de carrière pour devenir actrice, soit c’était lui qui était trop aveugle et qui refusant d’admettre la vérité, se faisait berner une nouvelle fois, soit, ce qu’elle lui avouait était vraie. Toutefois, il ignorait toujours comment toutes ces choses avaient pu se savoir... Si son géniteur courait dans la nature, il n’avait pas songé une seule seconde que celui-ci serait si intelligent au point d’aller vendre des informations à un journal. Et oui, il parlait bien d’intelligence parce qu’après tout ce que son père lui avait fait subir, qu’il tente de le détruire de cette manière rien que pour avoir un peu d’argent, ça ne l’aurait pas choqué. Pourtant, alors que sa vis-à-vis lui déclara que quelqu’un était passé donner un témoignage la veille, l’artiste n’avait pu retenir le « Hein ? » penaud qui s’était échappé de sa bouche.

Il aurait pu ne pas la croire, se fier à ce nom signé en bas de l’article cependant il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour faire le rapprochement. Et il s’était senti idiot de ne pas avoir fait le rapprochement immédiatement. C’était évident. Son père ferait tout son possible pour avoir ne serait-ce qu’un peu d’argent, il avait besoin de payer ses doses après tout hm ?  Ce qui expliquait aussi plus facilement la présence des preuves dans l’article et s’il aurait du culpabiliser d’avoir accusé Kira, ce n’était pas ce sentiment qui l’attaqua en premier. La haine qu’il éprouvait pour cet homme n’avait fait que s’accentuer tandis qu’il songeait à tout ce que ce dernier était prêt à faire pour l’anéantir. Il le maudissait, le détestait et pour sur que s’il l’avait eu en face de lui à l’instant, il n’aurait pas hésité à lui refaire le portrait. Peut-être même pire encore... Parce que c’était à ce stade qu’avait atteint sa rage, qu’il y avait un moment où se contrôler n’était plus possible et que sa colère, sa frustration étaient tellement fortes que sa peur avait fini par être dominé.

Tôru n’avait pas prononcé un mot, se plongeant dans son silence alors qu’il n’avait cessé de fixer son interlocutrice avant de poser ses yeux sur ce magazine qui était la nouvelle source de tous ses malheurs. Fou de rage, il n’avait pas été en mesure de se maîtriser plus longtemps que sous la colère, il avait élancé son bras sur le bureau de la jeune femme pour balancer tout ce qui traînait sur le sol, non pas sans donner un autre coup de pied ensuite. Il aurait du faire attention, se calmer et penser qu’ils étaient surveillés ici, qu’agir aussi violemment, ça ne ferait qu’engendrer ses problèmes. Sauf qu’il n’en était pas capable, qu’il avait besoin d’extérioriser, de libérer toutes ses émotions qui le dévoraient et lui donnaient clairement des envies de meurtre. Au point même où il espérait que son père finisse par s’étouffer avec sa maudite drogue et qu’il souffre autant qu’il l’avait fait souffrir.

Tout le monde dans la pièce regardait en leur direction, n’osant sûrement pas intervenir au vue de la lueur qui étincelait dans ses pupilles, de cette rage qui se reflétait... Il ne valait mieux pas qu’on l’approche ou qu’on cherche à l’arrêter, il ne se contrôlerait pas. Comme il ne s’était pas contrôler lorsque, sans réfléchir, il s’était avancé près du bureau du rédacteur en chef avant de l’attraper par le col et de l’insulter de « connard ! » Puisque ce que lui avait raconté Kira était correcte et qu’il la croyait... Dés qu’il était entré dans la pièce, Tôru avait eu un mauvais pressentiment sur ce gars là et tout ce qui se passait ne faisait que l’accentuer. La jeune femme ne lui avait-elle pas déjà dit par le passé qu’elle l’avait longtemps sur le dos ? Et maintenant, il se permettait d’écrire en son nom ? Ce n’était pas tant ça qui l’horripilait... C’était qu’à cause d’une ordure pareille, il aurait réellement pu perdre confiance puis la détestait pour une faute qu’elle n’avait même pas commise. Le pourquoi, il n’avait pas hésité et que son poing était parti tout seul, se réfugiant brutalement contre la figure de cet homme. Après tout, il avait besoin de se défouler contre quelqu’un et il n’y avait pas meilleur punching-ball que ce gars là. Puis, il le méritait de toute manière.

«  Est-ce que ça t’amuse de bousiller la vie des gens ?! » Avait ensuite craché le chanteur, irrité de ce qu’il était en train de découvrir. « Va faire chier quelqu’un d’autre tu veux ! »

Qu’il n’essaie pas de lui mentir ou de jouer l’homme qui ne savait rien, Tôru ne le croirait pas une seconde. Cela se lisait sur sa tête qu’il était un abruti, bien qu’encore, ce mot était certainement trop gentil pour le décrire. Puis alors qu’il s’apprêtait à faire demi-tour, à tenter de se calmer puis déclarer à la jeune femme qu’ils en parleraient plus tard, lorsqu’il aurait décompresser, il crut voir rouge à cause d’un employé qui semblait n’avoir aucun scrupule. Essayait-il réellement de le filmer avec son téléphone ? Brusquement, l’artiste lui avait pris des mains avant de le balancer tout aussi violemment contre le mur le plus proche. Qu’est-ce qu’il pouvait haïr ces gens là ?! A croire que le briser en révélant son passé n’était pas suffisant, on continuait à tenter de l’enfoncer. Son regard en disait long et le garçon avait compris son erreur en voyant l’expression glaciale que lui adressait Tôru, si bien qu’il effectua machinalement un pas en arrière. Le chanteur n’avait pas été déstabilisé par ce geste, bien trop énervé pour le remarquer et compatir. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi furieux et encore, il se demandait comment il parvenait à ne pas tout exploser... Du mieux qu’il le pouvait, il prenait sur lui parce que si ça ne tenait qu’à lui, il aurait tout envoyé valser ici. C’était trop de pression pour qu’il parvienne à tout garder à lui tout seul.



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MessageMar 11 Juil - 16:01 (#)
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Tôru & Kira


Le silence qui s’en suivit, et l’expression indéchiffrable du jeune homme la mirent mal à l’aise, ses doigts commencèrent à pianoter nerveusement sur son bras. Elle eut un vif mouvement de recul lorsqu’il envoya à terre le reste de ses affaires sur le sol, plus à cause de la surprise qu’autre chose; et elle n’eut pas même le temps de réagir que Tôru s’était saisi du journaliste pour lui coller son poing entre les deux yeux. Son regard se tourna machinalement vers les caméras de surveillance, espérant vainement que le petit voyant rouge ne serait pas allumé… Mais si, elles venaient bel et bien d’enregistrer toutes ces images. Kira serra les dents. Si elle ne l’avait jamais vu dans un tel état de nerf, et qu’elle ne pouvait nier combien la violence de sa colère pouvait être intimidante… Tout ce qui occupait son esprit, là, maintenant, c’était de savoir comment elle allait pouvoir atténuer ce geste auprès de la police pour ne pas lui attirer d’ennuis. Parce qu’elle ne pouvait s’en cacher, elle était plus qu’heureuse d’avoir eu le loisir de voir cette ordure obtenir ce qu’il méritait. Le principal concerné n’eut quant à lui pas même le temps de réagir, et bien trop sonné par le crochet qu’il venait de se prendre, il tomba immédiatement à terre en se tenant le visage tout en gémissant de douleur.

L’étudiante avait engagé un pas vers le chanteur pour essayer de lui parler, peut-être de l’aider à se calmer et de lui faire entendre raison, mais elle fut stoppée net dans sa démarche quand son regard se posa sur l’un de ses collègues, un téléphone à la main, en train d’enregistrer ce qui était en train de se passer. Elle s’était immédiatement tournée vers Tôru en espérant qu’il ne l’ait pas encore vu, et qu’elle pourrait peut-être stopper cet idiot avant que les choses ne dérapent… Mais trop tard. Il l’avait déjà bien remarqué et s’était empressé d’attraper l’appareil pour le balancer sur le sol, une lueur féroce illuminant son regard. Cette fois, Kira décida d’intervenir. Il risquait d’avoir de gros problèmes si les choses venaient à empirer, et il aurait déjà bien assez à gérer dans les jours à venir à cause des vagues produites par cet article maudit. Elle était venue se placer juste devant lui pour lui barrer la route, et cette fois, n’avait volontairement pas respecté la distance de sécurité qu’elle appliquait d’ordinaire avec lui pour être sûre d’attirer son attention; se tenant donc beaucoup plus près qu’elle ne l’aurait fait habituellement. Néanmoins, elle demeura tout aussi respectueuse qu’à l’accoutumé, et ne le toucha pas. Elle plaça simplement ses mains devant elle, pour lui faire gentiment signe de se tenir à distance. << Hey. >> lui dit-elle d’une voix douce et très calme. << On peut pas rester ici. Ils risquent de nous attirer encore des problèmes. Viens, on sort. >>

Elle se doutait que dans son état actuel, les conséquences de ses actes devaient bien être le cadet de ses soucis. Mais c’était aussi pour cela qu’elle n’avait pas cherché davantage à le raisonner. A ses yeux, sa rage était parfaitement justifiée et lui dire que s’énerver n’était pas la meilleure solution risquerait de le mettre encore plus sur les nerfs. Maintenant qu’il avait exprimé sa frustration, et que personne n’avait cherché à contredire ses sentiments, il serait peut-être un peu plus à même de se montrer raisonnable. Et pour le couper des éléments extérieurs susceptibles de l’énerver, Kira se tenait toujours debout face à lui, suffisamment proche pour que sa présence le déstabilise et l’empêche de se focaliser sur autre chose qu’elle. C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour s’opposer à lui sans qu’il ne se sente impliqué dans un rapport de force. << Allez, viens, on y va. >> le sollicita-t-elle de nouveau dans le calme, en engageant un pas vers lui pour l’inviter à bouger. Mais voyant que sa proximité ne semblait pas l'incommoder plus que ça, et qu'il ne broncha pas d'un millimètre, hésitante, elle entreprit tout de même de lui saisir la main en le tirant doucement. Les regards tout autour d'eux se firent soudain plus appuyés, mais elle n'y prêta aucune attention. Visiblement toujours sur les nerfs, Tôru avait finit par se résigner et ils prirent ensemble la direction de la sortie.

A peine eut-elle posé le pied dehors, que ce masque de stoïcisme qu’elle s’appliquait à porter jusqu’alors s’était évanoui, et elle se tourna vers lui en le regardant de haut en bas. << Tu ne t’es pas blessé ? >> n’avait-elle pu s’empêcher de lui demander, alors qu’elle savait très bien que préoccupé comme il était, il ne lui répondrait sûrement pas la vérité. Elle regarda ensuite tout autour d’eux, pensant que peu importe où ils se rendraient, le chanteur risquait de ne pas arriver à redescendre en pression. Mieux valait un endroit qui lui était familier, où il pourrait s’exprimer librement et ne pas avoir à se soucier du regard des autres. Voilà pourquoi << Je te raccompagne chez toi. >> fut la première chose qui lui vint à l’esprit. S’il devait se sentir beaucoup moins en sécurité dans son appartement depuis les événements récents, elle espérait qu’avoir remis ses affaires en ordre l’avait déjà aidé à se sentir un tout petit peu moins angoissé; et elle ne voyait pas d’autres endroits où l’artiste pourrait se sentir plus à l’aise.

Il n’avait ni acquiescé, ni contesté ses mots, et s’était dirigé vers une superbe bécane négligemment rangée au bord du trottoir, avant de saisir le casque qui reposait sur le guidon pour le lui tendre. Si les circonstances avaient été différentes,  pour sûr qu’elle l’aurait mitraillé de questions en détaillant le bolide sous toutes les coutures comme un enfant face à un jouet. Bien qu’elle aurait préféré qu’il ne garde son casque, elle ne se sentit pas le courage d’essayer de le contredire et l’enfila en silence avant de monter à l’arrière de la moto. Sa conduite se révéla quelque peu “sportive”, et pas besoin d’être devin pour comprendre que cela avait un lien avec son état d’esprit agité. Ils ne tardèrent pas à gagner son appartement, et en l’observant, elle constata que chacun de ses gestes semblait encore retranscrire toute cette haine qui bouillonnait en lui. D’un ton très sec, il lui indiqua sans lui accorder un regard qu'elle pouvait se servir si elle désirait quelque chose à boire. La jeune femme déclina poliment, et ne prit pas la mouche quant à la façon dont il venait de lui adresser la parole. Elle savait que cela ne lui était pas destiné, car s’il avait vraiment eu quelque chose à lui reprocher, elle ne se trouverait certainement pas assise sur son canapé à l’heure actuelle.

Alors que lui semblait encore en train de fulminer de l’intérieur, Kira de son côté, commençait à ressentir toutes ces émotions qu’elle avait enterré au fond d’elle l’envahir progressivement. Si elle venait de regarder tout ce qu’elle avait essayé de construire dans sa vie s’évanouir en une fraction de seconde, elle avait tout de même réussi à sauver quelque chose : Le minimum d’estime qu’il avait pour elle. A vrai dire, c’était même plutôt lui tout seul, qui l’avait sauvée. Malgré toute cette rage qui tempêtait au plus profond de lui, il avait accepté de la croire sur parole. Il lui avait fait confiance. Et sa confiance, c’était maintenant la dernière chose qu’il lui restait.
<< Tôru... >> murmura-t-elle à mi-voix alors qu’elle s’était levée. Ses yeux brillaient, et se plongèrent dans les siens l’espace d’un moment. Elle-même s’en était rendue compte : Jusqu’à présent, elle ne l’avait jamais appelé par son prénom… Mais un sentiment irrésistible s’était emparé de son coeur, qui lui donnait l’impression de suffoquer. Un besoin imminent, égoïste, qu’elle ne parvint pas à s’empêcher de satisfaire. Elle s’excuserait plus tard pour ce qu’elle venait de lui imposer, mais elle avait la sensation que rien d’autre n’aurait pu l’apaiser en cet instant. Alors, elle s’était approchée doucement de lui, et sans un mot de plus, s’était réfugiée dans ses bras. Son corps tout entier était tremblant, et quelques larmes se mirent à couler en silence sur sa joue alors qu’elle avait enfoui sa tête dans sa poitrine. Sa respiration saccadée sembla reprendre un rythme normal après quelques secondes blottit dans ses bras… Et seul un << Merci. >> à peine audible finit par s’échapper d’entre ses lèvres.


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MessageMar 11 Juil - 17:00 (#)
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Kira & Tôru


Certainement que dans l’état actuel où il était, rien n’aurait pu le calmer. Il fulminait sur place et s’il ne se retenait pas, probablement qu’il n’aurait pas hésité à envoyer un deuxième coup de poing dans la face de vaurien. Il n’aurait que ce qu’il méritait... Pour avoir tenté de briser son existence, pour avoir osé le toucher là où ça lui faisait le plus mal et aussi, pour avoir utilisé Kira. Il y avait tant de choses que Tôru lui reprochait et chacune d’entre elles justifiait sa colère... Qu’est-ce qu’il en avait à faire si c’était retranscrit dans les médias ou si on portait plainte contre lui ? Au point où il en était, il n’était plus assez prêt. Et non, il ne regrettait aucunement son geste, parce que ça lui avait fait un bien fou de se défouler contre ce type même s’il aurait voulu ne pas se contenir puis le frapper plus fort. Sauf que s’il ne se maîtrisait pas, probablement qu’il aurait pu le cogner plus que de raison et perdre tout ce qu’il avait conçu jusqu’à aujourd’hui par stupidité. Peut-être qu’il lui restait un minimum de lucidité... Juste un peu... Néanmoins ça n’effaçait pas cette rage qui l’encombrait, ça n’effaçait pas son désir de vouloir tout détruire ce qu’il avait autour de lui et d’hurler ô combien il maudissait ce rédacteur en chef autant qu’il maudissait son père biologique pour avoir osé aller si loin. Comment pouvait-on être aussi cruel ? Le chanteur n’était pas capable de comprendre cela... Parce qu’il n’était pas ainsi et que malgré cette éducation atroce qu’on lui avait infligé, il n’avait jamais eu une mentalité aussi misérable. Ah. Ses phalanges se compressèrent un peu plus dans ses paumes, ses jointures palissant de plus en plus tandis qu’il foudroyait du regard cet homme qui, sans scrupule et sans peur, n’avait pas hésité à filmer ce qu’il se passait. Envoyer valser son portable de la sorte était inutile, il y avait des caméras de surveillance qui avait sûrement tout enregistré seulement Tôru n’était pas en condition de réfléchir à ce détail. Puis, ce qui l’avait dérangé n’était pas autant l’idée que cette vidéo finisse par circuler, c’était encore cette mentalité des individus qui ne pensaient pas au mal qu’ils pouvaient causer en agissant de la sorte.

Nullement effrayé, si l’un de ses pieds avait fait un pas en arrière par réflexe, le garçon n’avait pas été déstabilisé par le peu de distance que la jeune femme avait immiscé entre eux. Il s’était au contraire contenté de la dévisager, se demandant ce qu’elle faisait, alors que la lueur dans ses prunelles lui faisaient comprendre qu’il n’en avait que faire et qu’il n’avait pas l’intention de partir non plus. Il voulait des explications de la part de cet homme, il voulait des excuses de ce dernier et s’il ne lui en donnait pas, alors Tôru avait encore tout un tas de venin à évacuer. C’était une attitude complètement immature néanmoins c’était cet être abjecte qui se trouvait face à lui qui le rendait ainsi. Un sal pourri. Et c’était un terme bien trop gentil pour décrire ô combien lui aussi, il mériterait de « crever » en enfer. Qu’on lui pardonne ses horribles pensées cependant malheureusement, qu’il soit en colère ou non, il le pensait sérieusement. Des personnes comme lui n’était pas mieux que ses véritables géniteurs... S’il n’avait aucune honte à détruire la vie d’un homme avec quelques mots, s’il pour arriver à ses fins, il n’avait aucune honte à utiliser un nom qui n’était pas le sien, ce n’était pas quelqu’un de bien et on ne pouvait pas savoir jusqu’où était ses limites.

S’il n’avait pas bougé, lorsque la journaliste lui saisit le poignet, cela suffit pour le « réveiller » légèrement et le motiver à la suivre en silence. Il n’était pas calmé pour autant... Il avait juste réalisé que ça ne servait à rien d’attirer plus l’attention sur eux et qu’en plus de s’attirer des problèmes, il ne souhaitait pas lui en attirer à elle. Alors, sans broncher, non pas sans les fusiller de ses yeux sombres, le chanteur était sorti. Et si Kira lui avait adressé la parole, ses réponses à lui étaient restés brèves : « Non. » il ne s’était pas blessé. « Fait comme tu veux » pour le raccompagner chez lui. Peut-être avait-elle peur des ennuies qu’il serait capable de se causer s’il rentrait seul et en toute honnêteté, il ne s’en était pas soucié. Il s’était contenté de marcher jusqu’à sa moto puis de lui tendre sèchement son casque afin qu’elle ne l’enfile. Ce n’était pas contre elle... Réellement. Disons plutôt qu’il s’agissait d’un tout, d’une frustration, d’un surplus de pression qu’il n’arrivait pas à contenir et parce que toutes ses émotions étaient en train de le submerger, il ne parvenait pas à se calmer.

Une fois dans son appartement, il se dévêtit tout aussi sèchement, lui déclarant que si elle souhaitait boire quelque chose, elle n’avait qu’à faire comme chez elle avant de s’aventurer dans le salon. Là encore, bien qu’il ne s’agisse de son salon, de son propre logement, son unique envie était de tout saccager. Parce qu’il avait tout un tas de mauvais sentiments à évacuer, et que son coeur se tordait trop violemment à l’intérieur de son être, qu’il n’avait aucun moyen pour réparer cette horrible torture.
Il était dans son monde, si Kira était présente avec lui, c’était à peine s’il la discernait, si bien qu’il ne résista pas à donner un coup de pied dans la table de son salon, juste par pulsion... Sauf que, vraiment, entendre son prénom l’avait surpris plus qu’il ne l’aurait avoué. Ce n’était pas comme s’il était du genre à jouer sur les formalités cependant c’était bien la première fois qu’elle l’appelait de cette façon et s’il n’en avait rien dit, ça avait légèrement, juste un petit peu, adoucit son âme en peine. Son sang persistait à s’échauffer sous sa peau néanmoins il n’avait guère pu résister à égarer son regard en sa direction et lui accorder toute l’attention dont elle avait besoin.

Il n’avait pas fini d’être surpris. Les bras longés contre son corps, ses paupières avaient papillonné tout à coup sous l’étonnement de cette étreinte soudaine. Perplexe, Tôru n’avait pas su comment réagir et non, si un tel contact était censé le brusquer. C’était l’effet contraire qui se provoqua, comme si ce geste avait le don de lui ajouter du baume au coeur et le détendre petit à petit. Il ignorait si c’était réellement ce dont il avait besoin néanmoins il n’en dit rien, persistant à rester silencieux... Ses larmes, sa détresse et sûrement toute la pression qu’elle avait du éprouver jusque là, il l’entendait, il la ressentait. Et plutôt que se décaler, d’un geste doux et délicat, ses bras s’étaient glissés en-dessous des siens avant de renforcer l’étreinte. Ses paupières se fermèrent lentement afin d’apprécier cet instant... Ses bras tremblaient légèrement, signe que toute cette pression que lui-même ressentait était en train de redescendre lentement... Ses phalanges remontèrent jusqu’à ses cheveux, l’obligeant au travers de ce geste de se rapprocher un peu plus, comme si, au bout du compte, c’était tel un besoin vital de l’avoir contre lui.

Elle n’avait pas besoin de le remercier... Au fond, il n’avait pas l’impression d’avoir fait grand chose. Bien que cela soit pendant un court instant, il avait même douté d’elle... Et il s’en excusait.
Toujours en silence, le jeune homme se motiva toutefois à se reculer de quelques centimètres, ses prunelles se noyant au creux des siens alors que d’un geste naturel mais extrêmement tendre, son pouce s’entreprit à essuyer ses larmes. Pour la première fois depuis le début de la journée, il lui arbora un faible sourire, chaleureux, comme pour la rassurer, pour lui faire comprendre qu’il était là et qu’il n’abandonnait pas. S’il n’avait pas prononcé un mot, s’il ne lui avait pas répondu à ses remerciements, le seul mot qui franchit ses lèvres était un simple « désolé » avant qu’il ne s’avance pour déposer un suave baiser contre son front.

Désolé d’avoir créé une telle pagaille. Désolé d’avoir douté d’elle et de l’avoir mis dans une telle situation. Désolé de lui avoir mal parlé, de lui avoir montré ce mauvais côté de sa personnalité. Mais surtout désolé de ne pas savoir quoi faire en cet instant pour la réconforter et éteindre ses larmes qui déferlaient sur ses joues pâles. Puisque s’il y avait bien une chose qu’il peinait à supporter, c’était de la voir dans cet état.  



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MessageMer 12 Juil - 6:28 (#)
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Tôru & Kira


Ces quelques instants passés tout contre lui eurent un réel effet lénifiant malgré tout le stress qu’elle avait pu accumuler jusqu’alors. Ses tremblements se stoppèrent presque instantanément. Elle remarqua qu’il semblait un peu déstabilisé au début, ce à quoi elle s’était attendu puisqu’elle ne s’était jamais permis de prendre ce type d’initiative auparavant. Ce à quoi elle s’était un peu moins préparé, en revanche, fut qu’il resserre de lui-même son étreinte en l’entourant de ses bras, l’une de ses mains venant à la rencontre de sa chevelure. Lui aussi, sembla se laisser apaiser par le moment qu’ils étaient en train de partager, et le sentir ainsi se détendre à son contact berça son coeur d’une douce chaleur dont elle se délecta en fermant les yeux. Il se recula ensuite légèrement, et voulut effacer d’un geste délicat les quelques gouttes d’eau salée qui roulaient sur ses joues. Le sourire qu’il lui offrit, bien que discret, accentua considérablement son sentiment de réconfort et elle lui en accorda un à son tour, un peu timide, mais plein de candeur. Son baiser la fit frissonner, et ses doigts exercèrent une brève pression sur sa peau comme pour lui signifier combien son geste l’affectait, en bien.

Elle secoua la tête négativement alors qu’il venait de s’excuser en lui assurant que non, il n’avait pas besoin d’être désolé. Qui n’aurait pas eu envie de tout casser en se retrouvant dans une telle situation ? Sa colère n’était pas dépourvue de motif, il avait toutes les raisons de ne pas avoir voulu prendre sur lui. C’était normal à ses yeux, de se trouver si affecté par ce qu’il venait de vivre; il n’était pas fait de pierre, lui aussi éprouvait des sentiments parfois difficiles à contenir… C’est ce qui pouvait rendre ses actes authentiques, son sourire franc, et son coeur sincère. Elle aimait cette part d’humanité pour laquelle il venait de s’excuser. Et puis, honnêtement, si quelqu’un avait à s’excuser ici, ce n’était pas lui.

Par sa simple existence dans sa vie, en moins de quelques mois, elle lui avait sûrement attiré plus d’ennuis qu’il n’en avait jamais eu auparavant. En moins de quelques mois, il avait fini au poste de sécurité, avait avalé un cocktail au GHB, s’était retrouvé à devoir supporter ses humeurs après l’avoir sauvée d’une agression, à faire un dépistage à l’hôpital  et maintenant à voir toute sa vie privée étalée dans les journaux, tout cela à cause d’elle. Sans parler des “rencontres” houleuses avec Kay. Qu’avait-elle fait pour mériter des excuses après tout ce qu’il avait enduré par sa faute ? Elle avait refusé de le laisser seul après qu’il ait été drogué : Normal. Elle en était responsable. Elle avait pris soin de lui alors qu’il était malade ? Tout aussi normal. Non seulement elle en aurait fait de même pour n’importe qui, mais en plus ses sentiments mitigées rendaient cet acte pas totalement dépourvu d’intérêt non plus… Quand au dernier soir où il était venu se réfugier chez elle, elle n’avait même pas daigné répondre à ses coups de téléphone… Alors une fois de plus, lequel d’entre eux avait davantage de raisons de présenter des excuses ?

Et malgré le fait qu’elle ne lui attirait que des problèmes, malgré son tempérament difficile et inquisiteur, il était encore là. Il avait accepté d’écouter ses explications et l’avait cru sur parole. Et il était maintenant en train d’essayer de la réconforter alors que ses propres préoccupations étaient bien plus graves que celles de la jeune fille. Elle avait honte, au fond. De ne pas être capable de lui apporter plus que ça. Il avait déjà réussi sa vie, construit son empire, qu’est-ce qu’une fille comme elle pouvait apporter à un mec comme lui ? Elle qui vivait encore dans l’ombre de ses parents, et qui à l’insu de tous les efforts qu’elle avait pu fournir, ne parvenait toujours pas à voler de ses propres ailes ?

Ses idées noires ne tardèrent pas à la ré-envahir de nouveau, et n’ayant pas vraiment envie de les affronter maintenant, demanda au chanteur s’il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle s’allonge quelques minutes. La pression, le stress, et les nuits blanches avaient eu raison de son habituelle dynamisme… Mais aujourd’hui, l’épuisement était tel qu’elle avait vraiment besoin d’une pause. Elle sortit son téléphone de sa poche afin de le mettre sur silencieux, et le déposa sur la table avant de s’allonger dans le canapé. Son regard se posa alors sur son porte-clé de chat noir, qui balançait dans le vide. En toute sincérité, elle avait pensé à le retirer quelques jours plus tôt… Parce qu’avec la déclaration embarrassante et involontaire qu’elle lui avait faite, et parce qu’elle croyait que pour cette raison, il était en train de l’éviter, garder un présent avec une telle signification bien en évidence sur son portable commençait à devenir difficile pour elle… Mais elle n’avait pas réussi à s’y résigner. Parce qu’il ne lui rappelait pas que la confusion de leur situation. Il lui rappelait cette journée de détente qu’ils avaient partagé ensemble, où ils avaient rit… Il lui rappelait qu’un chat errant demandait du temps pour être apprivoisé, et que personne ne pouvait le contraindre à renoncer à sa liberté. Le félin choisissait son foyer, et pas l’inverse. C’était à l’être humain de se montrer patient et compréhensif vis-à-vis de “l’animal” pour que ce dernier ait envie de se lier à lui. Les chats fuyaient parfois leur maison pendant quelques jours après tout, et pourtant, cela ne les empêchait pas de revenir. Alors peut-être que ce chat-là finirait lui aussi par revenir de lui-même ?

Sur ces pensées qui la firent légèrement sourire, ses yeux finirent par se clore et la demoiselle se laissa doucement gagner par le sommeil. Elle se réveilla une bonne heure après, à moitié déphasée, et mit un peu de temps à se rappeler d’où elle se trouvait. Ne voyant plus Tôru, elle voulut demander si quelqu’un était là, mais sa gorge était tellement sèche qu’elle dû d’abord se servir un verre d’eau avant de prononcer le moindre mot. Comme il n’était ni dans la cuisine, ni dans le salon, elle s’était machinalement dirigé vers sa chambre où elle le trouva, la porte grande ouverte. Il avait soulevé son T-shirt et semblait pester contre quelque chose. Les yeux de Kira s’arrondirent lorsqu’ils se posèrent sur sa peau toujours aussi endommagée. Il faisait nuit la dernière fois, son éclairage était mauvais, elle n’avait pas pu constater avec autant de précision le nombre d’ecchymoses qui se trouvaient sur sa peau et s’était principalement concentrée sur ses plaies ouvertes. La journaliste s’appuya contre l’encadrement de la porte, et déclara d’une voix encore faible << … Tu ne peux pas laisser ça comme ça… Tu as de la crème ou quelque chose ? >> Elle savait que la réponse était oui, et même s’il n’en avait pas, il y avait toujours le baume aux plantes qu’elle lui avait ramené la dernière fois. C’était plutôt une façon atténuée pour elle de lui demander où se trouvait le médicament en question.


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MessageMer 12 Juil - 7:30 (#)
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Kira & Tôru


Probablement trop chamboulé par toutes ses émotions, le chanteur n’avait pas remis en question son propre comportement, il n’en avait pas été surpris non plus. Agir comme il l’avait fait avait été entièrement naturel, et surtout, lui-même en avait éprouvé un besoin immense. Il ne s’en serait pas rendu compte de son propre grès c’était certain, il avait fallu que ses bras viennent se glisser sous les siens pour qu’il s’aperçoit à quel point cette chaleur était réconfortante et à quel point, elle lui faisait un bien fou. A quoi bon se poser des questions de toute façon ? Au fond, il savait ce qu’il en était et c’était justement parce qu’il n’avait pas envie de se prendre la tête, parce qu’il voulait au contraire profiter de cet instant qu’il s’était tu, qu’il avait laissé la joie à son corps d’agir comme il le souhaitait. Lui qui était si en colère quelques minutes auparavant avait commencé à se calmer peu à peu, se radoucir et sûrement réaliser que s’emporter comme il l’avait fait n’apporterait rien de bon. Pas devant Kira du moins. Elle était assez troublée ainsi, cela n’arrangerait pas les choses que d’en rajouter... Seulement pouvait-on réellement lui en vouloir d’avoir laissé aller ses émotions, de s’être exprimé. Tout cet évènement avait été beaucoup trop lourd pour qu’il puisse garder tout son mal à lui tout seul. Il avait eu ce besoin de l’extérioriser, de l’exclamer et de le défouler aussi... C’était dur d’aller à l’encontre de ses images qui le hantaient, d’oublier tous ces mots qui avaient été rédigé dans cet article et qui l’avait touché de plein fouet. Sans parler de cette peur qu’il avait eu en remarquant le nom de la jeune femme en guise de signature. Tout s’était mélangé dans son esprit, des sentiments qu’il n’aurait guère pu expliquer et il en avait perdu chacun de ses repères. Il n’avait pas su quoi croire, comment réagir et à force de réfléchir, ça n’avait fait que s’accentuer dans tout son être, le dominant de plus en plus jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de rien contrôler... Et s’il avait été en colère jusqu’ici, qu’il s’était montré brusque et sec envers la journaliste, ce n’était pas contre elle. C’était contre son père qu’il maudissait un peu plus chaque seconde, qu’il méprisait et dont il aimerait être plus fort pour pouvoir l’affronter... C’était aussi contre ce rédacteur en chef qui n’avait aucun scrupule, aucune honte quant au mal qu’il faisait autour de lui, que cela ne soit contre lui ou contre Kira. Parce qu’il n’était pas idiot, elle-même avait du être blessée par toute cette histoire... Qui ne l’aurait pas été à sa place ? Des personnes comme ce pauvre type ou comme son géniteur ne devrait pas avoir le droit d’exister. Vraiment pas.

Bien qu’il savait qu’elle lui aurait dit qu’il n’avait pas à s’excuser, Tôru avait tenu à le faire quand même... Parce que à ses yeux, il avait sa part de tort également. Peut-être que chacun à sa manière était légèrement fautif... La vie était conçue ainsi, personne n’était parfait et c’était en faisant des erreurs qu’on parvient à avancer. Selon lui, Kira n’avait rien fait de mal... Des problèmes il en avait déjà eu bien avant de la rencontrer et qu’il la connaisse ou non, cet article aurait fini par sortir tôt ou tard. Celui qui était le dénoncer, ce n’était pas elle, c’était son père et ce dernier aurait utilisé tous les moyens possibles afin d’obtenir son argent... Donc si ça n’avait pas été avec ce journal, ça aurait probablement été avec un autre jusqu’à ce qu’il trouve chaussure à son pied.

Lui souriant tendrement, après lui avoir remis machinalement ses cheveux derrière ses oreilles d’un geste tout aussi doux, il la laissa s’allonger sur le canapé, lui déclarant que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle pouvait lui demander. Hors, il ne lui fallut pas longtemps pour clore ses paupières et vraisemblablement rejoindre les bras de Morphée. Restant à ses côtés, assis à terre, le jeune homme n’avait pu effacer cette fine esquisse qui étirait ses lèvres alors qu’il la contemplait en train de dormir. Elle lui paraissait si paisible et bien qu’il soit encore troublé par tout ce qu’il venait de se passer, il était rassuré de la voir se reposer. Elle n’avait pas du dormir beaucoup ces derniers temps et il s’en voulait aussi de ne pas l’avoir remarqué directement en arrivant aujourd’hui. Il aurait du repéré la pâleur de sa figure, et ses petites cernes qui dessinaient ses yeux, cependant trop rongé par sa propre haine, il avait été littéralement aveugle.

Il ne savait pas vraiment combien de temps, il était resté installé ici, sur le sol à l’observer en train de sommeiller... Ca avait eu le don de l’occuper, de le détendre aussi et bien que lui-même soit également fatigué, il n’avait pas essayé de fermer l’oeil, encore trop préoccupé pour cela. Se motivant à bouger, Tôru avait tenté de se redresser mais s’était rétracté rapidement à cause de ce violent électrochoc qui l’attaqua au niveau des côtes, l’obligeant à reposer un genou sur le sol et de jurer contre son propre corps. Sûrement qu’à cause de toutes ses émotions qui l’encombraient quelques temps plus tôt, il n’avait pas prêté attention à cette douleur qui le torturait à présent, puisque la souffrance que ressentait son coeur était tellement plus profonde... Mais maintenant qu’il avait récupéré ses esprits, qu’il était plus calme, son corps semblait vouloir lui rappeler qu’il n’était pas indemne, qu’il était toujours blessé et qu’avoir agi aussi stupidement aujourd’hui ne l’avait pas aidé à récupérer.

Après s’être servi un verre d’eau dans la cuisine, il s’était aussitôt réfugié dans sa chambre où la crème qu’il utilisait normalement tous les jours était déposée sur sa table de chevet. Grimaçant encore, afin de constater l’ampleur des dégâts, il avait relevé subtilement son tee-shirt. En plus des différentes cicatrices qui dessinaient sa peau, de nombreux bleus étaient marqués au niveau de son torse, ses côtés mais aussi son dos. Si Kira n’avait pas pu les voir la première fois, c’était probablement parce qu’ils étaient encore trop frais pour ressortir mais pas que... S’ils étaient bien visible en ce jour, c’était parce qu’il avait joué aux idiots, qu’il était censé se reposer mais qu’à la place, il préférait circuler en moto et confondre un rédacteur en chef avec un punching-ball. Un faible soupir quitta ses lèvres avant qu’il ne sursaute légèrement à l’entente de la journaliste qui était apparemment réveillée. Pourquoi fallait-il qu’elle apparaisse maintenant ? Machinalement, Tôru rabaissa son haut pour ensuite lui faire face et lui sourire gentiment.

- Je sais, ne t’en fait pas. J’ai ce qu’il me faut, Rétorqua-t-il d’un ton calme tandis qu’il se saisissait de la fameuse crème en question, Tu as bien dormi ?

Tout en parlant, il avait naturellement retiré son tee-shirt puis s’était assis sur le lit, prêt à s’en mettre. Il avait l’habitude, il le faisait tout le temps. Et quand au dos, ce n’était pas grave, ce n’était pas là où c’était le plus douloureux. Hors, c’était sans compter sur la jeune femme qui insistait pour le faire, parce que oui, c’était toujours plus efficace si c’était quelqu’un d’autre qui le faisait... Mais plus qu’être dérangé par le côté proximité, c’était plus par sentiment de malaise qui lui avait répondu qu’il pouvait se débrouiller et le faire... Sauf que s’il était têtu, Kira l’était tout autant et bien trop épuisé pour continuer à riposter, il avait fini par lui donner la crème avant de s’allonger plus correctement sur le matelas. Sérieusement... Il aurait pu le faire.


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MessageMer 12 Juil - 9:13 (#)
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Même si le repos fut de courte durée comparé à toutes les heures de sommeil qu’elle devait rattraper, cette petite sieste lui fit le plus grand bien. Se poser de la sorte lui avait permis de ravaler plus facilement toutes ces angoisses qui la rongeaient jusqu’à la moëlle, et qui lui demanderaient certainement une grande introspection pour réfléchir à ce qu’elle allait bien pouvoir faire de son avenir. Elle estimait disposer encore de quelques mois avant que ses parents ne commencent à l’interroger sur l’école, il fallait donc qu’elle se serve de ce laps temps pour réfléchir à comment elle allait bien pouvoir leur faire passer la pilule sans qu’ils n’essaient de la lapider verbalement sur place. Elle avait beau tourner cela dans tous les sens, elle ne voyait pas de solution. Évidemment que si elle avait pu, elle se serait immédiatement mise à la recherche d’un autre stage et se serait tuée à la tâche pour valider son diplôme. Mais il était beaucoup trop tard, et les papiers avaient déjà tous été envoyés. Si elle vivait très mal le fait d’avoir raté la fac, le plus dur pour elle, c’était de se dire qu’elle avait déçu ses parents. Car peu importait à quel point elle leur en voulait pour tout ce qu’ils lui avaient fait endurer, au fond d’elle, subsistait toujours l’espoir de voir apparaître en eux un semblant de considération à son égard. Après vingt-quatre années passées à subir leur pression et leur indifférence, à contempler toutes ses espérances fondre et se liquéfier sous le soleil beaucoup trop froid de leur adiaphorie, elle espérait découvrir un jour, que ce stoïcisme n’était que le résultat d’une simple maladresse, et qu’ils l’avaient en fait toujours aimé sans avoir su comment le lui dire. Ne serait-ce qu’un tout petit peu... Car c’était tout ce qu’elle demandait.

Elle ignorait complètement que le chanteur était resté si longtemps auprès d’elle, à la contempler pendant qu’elle tentait de fuir sa réalité et son exténuation à travers le sommeil. L’idée ne lui traversa à vrai dire, même pas l’esprit. Elle ne l’avait pas non plus entendu jurer quand il avait voulu se lever. Lorsqu’elle le retrouva dans sa chambre quelques minutes après, elle lui sourit gentiment et lui accorda un signe de tête pour lui signifier que oui, elle avait bien dormi. Si cela pouvait paraître anodin, en y repensant, il lui avait toujours posé la question toutes les fois où elle avait été amené à s’allonger en sa présence. Non, ce n’était pas grand chose, mais cette simple attention témoignait à ses yeux de combien cet homme, pourtant si agressif et impétueux quelques heures auparavant, pouvait faire preuve de tant de douceur et de sollicitude.

Alors qu’il s’était installé sur son lit, prêt à s’appliquer la crème, Kira s’avança vers lui et lui tendit la main tout en déclarant : << Attends, donne, je vais t’aider. >> S’il essaya de décliner gentiment en lui affirmant qu’il pouvait se débrouiller tout seul, la jeune femme ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase qu’elle lui fit un nouveau signe de la main pour l’inviter à lui remettre le médicament, en le sommant de ne pas bouger. Elle ne voyait pas comment il allait pouvoir appliquer le produit dans son dos par lui-même, et de toute façon, c’était toujours beaucoup plus efficace de le faire faire par une tierce personne. Il comprit certainement bien assez vite qu’elle n’en démordrait pas, et maintenant qu’elle avait piqué un petit somme, elle était sûrement bien plus en forme qu’il ne devait l’être; il n’avait donc aucune chance d’arriver à lui tenir tête.

Il finit par lui remettre le tube, qu’elle décapuchonna avant de lui appliquer quelques noisettes de crème sur ses différents hématomes. Elle posa ensuite le médicament sur la table de chevet et commença à masser délicatement sa peau, pour y faire pénétrer le produit sans lui faire de mal. Si elle avait entamé cette action de la façon la plus sérieuse et consciencieuse qui soit, son cerveau ne tarda pas à actionner le bouton “replay” de sa carte mémoire interne, pour lui rappeler que la dernière fois qu’elle s’était appliquée à toucher son corps de la sorte, elle ne s’en était pas arrêté à de simples caresses tactiles. La jeune femme fit tout son possible pour conserver l’expression neutre qu’affichait son visage, et s’appliqua aussi très scrupuleusement à ne surtout pas croiser le regard de Tôru. Après tout, on dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme… Et elle n’avait pas trop envie qu’il puisse identifier ce à quoi elle était en train de songer à ce moment précis. Elle n’en demeura pas moins très douce et minutieuse dans chacun de ses gestes, repassant scrupuleusement aux mêmes endroits pour s’assurer que la crème soit bien absorbée. Elle se hasarda à l’interroger d’un<< Ça va ? >> pour briser le silence, s’assurer qu’il ne souffrait pas trop de la douleur, et éventuellement feindre un comportement des plus normal...


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